Ça fait des années que nous plantons des œillets d’Inde dans notre petit jardin de Bayeux et je découvre seulement aujourd’hui que leur espèce porte, en fait, le nom d’un petit dieu étrusque adopté par les Romains. Nos braves œillets sont des « tagètes », des plantes herbacées nommées d’après Tagès, une divinité de l’ancien Latium.
Selon la mythologie, Tagès serait apparu un jour, sans prévenir, dans le sillon creusé par un paysan dans un champ près de Tarquinie, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Rome. Il avait l’apparence d’un enfant mais sa sagesse était celle d’un vieux dieu.
Aussitôt, la rumeur de ce prodige se répandit dans les campagnes et beaucoup accoururent pour le voir. Il leur enseigna alors l’art de la divination et de l’haruspicine, celui de lire l’avenir dans les entrailles des animaux sacrifiés. Hélas, sitôt fini son enseignement, il mourut aussi soudainement qu’il était né. Mais ses paroles avaient porté et ses disciples consignèrent ses conseils et ses visions du futurs dans des livres prophétiques.
Les Romains, puis les Byzantins lui attribuèrent donc plusieurs « libri rituales » qu’ils continuèrent de consulter et de transmettre. Certains extraits sont même parvenus jusqu’à nous cités par différents auteurs.
(Sinon si vous vous demandez pourquoi on parle plus généralement d’ « œillets d’Inde », c’est à cause de la ressemblance des fleurs avec les traditionnels œillets et du fait qu’ils ont été apportés en Europe depuis les Antilles à l’époque où on les appelait encore « Indes occidentales »)
Préparer un projet de BD, surtout de BD historique, cela veut dire passer de nombreuses heures à chercher de la documentation. Parfois, cela permet de croiser des images amusantes ou étonnantes. je vous en mets quelques-unes ici que j’ai croisées cet été. Je les ai déjà montrées sur mes réseaux sociaux avec les petits textes joints.
Le Rat de bibliothèque par Carl Spitzweg, vers 1850, musée Georg-Schäfer en Allemagne
– En cherchant des exemple de temples funéraires pour Le Gardien du Nil, le nouvel Alix classique que je suis en train d’écrire pour Chrys Millien, je suis tombée sur cette restitution de 1910 du temple funéraire du pharaon Montouhotep II à Deir el Bahari, en Égypte.
Aujourd’hui, on ne croit plus qu’il y avait une pyramide au centre, plutôt une cour intérieure.
Mais ce monument m’a fait penser à la célèbre case du Sphinx d’or où Alix découvre le temple imaginaire d’Efaoud. Décidément, Jacques Martin savait s’inspirer des modèles antiques pour créer des bâtiments encore plus grandioses.
– Quand tu cherches des images de pyramides égyptiennes et que tu tombes sur des enfants allemands en train de jouer à construire une pyramide… de billets de banque.
On est en 1923 et le pays connaît une période d’hyperinflation. A titre d’exemple, le dollar, qui s’échangeait autour de 420 marks en juillet 1922, grimpe à 49 000 marks en janvier 1923. Pendant l’année 1923, le cours du dollar par rapport au papiermark augmente ainsi de 5,79 × 10 puissance 10.
Le prix au détail passe de l’indice 1 en 1913 à 750 000 000 000 en novembre 1923 !
Source photo : Three Lions/Getty Images. Source texte : wikipedia.
– En cherchant de la doc sur les dernières théories en cours sur le tombeau de Cléopâtre (jamais retrouvé), je suis tombée sur la momie d’une autre Cléopâtre que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer.
Je n’en avais encore jamais vue d’aussi ornée et peinte. Il s’agit donc de la momie de Cléopâtre, une jeune fille de l’aristocratie thébaine du temps de Trajan (empereur de 98 à 117). Les inscriptions précisent qu’elle est morte à l’âge de 17 ans, 1 mois et 25 jours.
Même si son portrait est clairement d’inspiration greco-romaine, de nombreuses divinités égyptiennes ont été représentées sur son linceul : Nout, Isis, Nephtys, Anubis.
Elle est conservée au British Museum.
La semaine a bien commencé : Chrys Millien vient d’envoyer à notre cher éditeur la séquence d’entrée du Gardien du Nil, notre prochain Alix.
En voici une première case avec Alix, Enak et… Marc Antoine dominés par une statue de Pompée.
Mes exemplaires d’auteur de La Vieille Anglaise et le continent, l’album co-signé avec Stefano Martino chez Drakoo, sont arrivés aujourd’hui à la maison. Au feuilletage, l’album m’a paru particulièrement beau ! Voici donc un premier aperçu en vidéo de la bêêête :
Aujourd’hui, c’était signature des 200 exemplaires des Coulisses du cycle des Rapaces d’Alix Senator. Thierry avait déjà signé avant moi.
Ça m’a permis d’apprécier tout le travail de maquette et de fabrication du livre. Vous verrez qu’il est très réussi.
(en plus du contenu qui est juste génial, évidemment 😃 )
Livre disponible sur le site des éditions CedMag et chez les libraires partenaires.
Merci encore Garulfo MagCed.
Voilà, je peux enfin vous dévoiler une nouvelle qui me brûle les lèvres depuis déjà plusieurs mois : Christophe Bec m’a fait la joie de me demander de l’accompagner dans la réalisation du gros one-shot dans l’univers de Thorgal que les éditions Le Lombard lui proposaient de réaliser.
C’est un grand plaisir mais aussi un grand challenge. Nous sommes tous les deux des lecteurs assidus de la série depuis les années 80 et passer après Van Hamme et Rosinski, deux auteurs qui nous ont autant marqués, nous remplit de très fortes émotions.
J’avoue que travailler avec Christophe est aussi très fort pour moi. En plus d’être l’excellent auteur, le magnifique dessinateur et le scénariste inventif que tout le monde connaît c’est un de mes plus vieux amis dans la Bande Dessinée. Son choix de m’appeler sur ce projet me touche d’autant plus. Un très grand merci à lui.
Ô joie ! Stefano Martino a bien terminé les pages de la Vieille Anglaise. Vous pourrez retrouver l’album comme prévu en librairie fin août.
Drakoo finalise le cahier supplémentaire en ce moment. Je n’ai pas dû vous en parler encore : j’y fais parler Jeanne A Debats sur les grands thèmes qui parcourent l’album : engagement, féminisme… Vous ne serez pas déçus 🙂
C’est le 24 juin 1947 que Kenneth Arnold, un aviateur américain, dit avoir aperçu dans le ciel du mont Rainier (État de Washington), neuf objets volants plats, arrondis et très brillants.
Ils faisaient, selon lui, de 12 à 15 mètres de long et auraient volé à 1 800 km/h, voire plus. Le pilote précisa même sur les ondes de la radio KWRC, deux jours plus tard, que les objets se déplaçaient « comme des oies, formant une chaîne en diagonale comme s’ils étaient attachés l’un à l’autre, en un mouvement sautillant, analogue à celui d’une soucoupe ricochant sur l’eau ».
Mal ou trop rapidement interprétés, ces propos devinrent dans les rapports des journalistes : neufs objets qui ressemblaient à des « soucoupes volantes ». Une nouvelle mythologie était née.
Pendant son interview radiophonique Kenneth Arnold parla aussi d’ « assiettes à tarte » coupées au milieu avec un triangle convexe à l’arrière. Mais si l‘expression fit beaucoup rire à l’époque, elle n’eut pas le même succès que « soucoupes volantes ».
L’affaire fit grand bruit. Le mont Rainier vit très vite défiler une foule de touristes mêlée de journalistes, agents du FBI, du renseignement… Chacun se demandait alors si Kenneth Arnold avait vu des prototypes d’avions américains, russes (c’était le début de la guerre froide) ou bien si l’invasion extraterrestres commençait.
D’ailleurs, n’est-ce pas le 4 juillet 1947 qu’on raconte qu’un ovni s’est écrasé près de Roswell, au Nouveau Mexique ? Simple coïncidence ou ?