Alix Senator 12, page 1 en couleur

Alix Senator 12, Le Disque d’Osiris, page 1.

Après Thierry Démarez, Jean-Jacques Chagnaud, notre coloriste préféré est passé à l’attaque.

Pharaon de Duchâteau et Hulet

En revoyant la case du prochain Alix Senator que j’ai postée il y a quelques jours pour vous annoncer la sortie de l’album en août prochain, j’ai soudainement repensé à la série Pharaon des regrettés André-Paul Duchâteau et Daniel Hulet.
Elle est parue en album au tout début des années 80, mais je l’ai lue plutôt vers 1991-92. J’ai été surtout marquée par les albums L’incarnation de Seth et Des ombres sur le sable. Je viens de les refeuilleter avec un grand plaisir. Voici quelques doubles pages du premier récit pour vous faire partager ma nostalgie

Sortie d’Alix senator le 25 août 2021

Vous n’aurez pas longtemps à attendre avant de retrouver les prochaines aventures du sénateur Alix en librairie. “Le Disque d’Osiris”, le tome 12 d’Alix Senator sera disponible dès le 25 août prochain.
En attendant, voici la toute première case de l’album. Vous voyez, elle se déroule dans la nécropole d’Abydos, la ville consacrée au dieu Osiris. De là à dire qu’il sera très présent dans l’album…

Alix classique rencontre Alix senator

Avant d’être un respectable sénateur, Alix a commencé sa carrière en jeune héros plein de fougue et avide de justice. La série classique n’a jamais cessé de paraître et je me suis dit que ce serait un exercice passionnant de la faire se croiser avec Alix Senator, bien qu’elles se passent à des décennies d’écart. J’ai donc proposé aux héritiers de Jacques Martin et aux éditions Casterman de commencer une histoire dans Alix classique, et de la finir dans Alix Senator.

C’est l’occasion d’écrire mon premier Alix classique. Cette première partie du diptyque, avec le jeune Alix donc, est en train d’être réalisée par un dessinateur nouveau dans le péplum : Chrys Millien. Vous pouvez découvrir ci-dessous ses premières cases avec le duo de héros et Brutus, leur compagnon pour l’occasion. Cet album s’appelle “L’Œil du minotaure”. Il sortira le 10 novembre 2021. Il a une vraie fin et peut se lire seul.


Mais, si vous en voulez plus, vous pourrez retrouver notre Alix plus âgé pour la suite de cette histoire dans le Alix senator 13 qui sortira en 2022. “L’Antre du minotaure” sera comme toujours dessiné par Thierry Démarez et mis en couleur par Jean-Jacques Chagnaud. C’est aussi une histoire complète qui pourra se lire sans connaître la série classique et s’intégrera normalement à la série Alix senator, comme si de rien n’était.

Vous le devinez, réussir ce double récit à suivre mais pas à suivre est un sacré challenge, mais sinon, où serait le plaisir ?

Abymes et l’École des Chartes

C’était en 1998 dans les locaux de la Sorbonne. J’avais les cheveux rouges, je soutenais ma thèse d’archiviste paléographe et je ne savais pas encore que j’allais devenir scénariste de Bande Dessinée. Toute une époque ! 🙂
Des années plus tard, j’ai raconté cette soutenance (ou presque) dans le tome 3 d’Abymes réalisé avec Denis Bajram.
Et voilà qu’une case de cette page se retrouve aujourd’hui dans le livre publié par l’École des Chartes, « mon » école et surtout celle des conservateurs d’archives, de bibliothèques et de musées pour fêter son bicentenaire. La boucle est bouclée.

Tibère et Agrippa Postumus

Tibère, fils de Livie et successeur d’Auguste, est né à Rome le 16 novembre 42 avant notre ère.

Vous le voyez ci-dessous en buste ainsi que dans une page du tome 3 d’Alix senator. Elle parle d’une autre naissance, celle d’Agrippa Postumus, dernier petit-fils d’Auguste et donc futur rival de Tibère au trône impérial. Inutile de dire que le nourrisson devenu jeune homme fut éliminé dès la mort de son grand-prêtre, peut-être sur l’ordre de celui-ci qui ne l’aimait pas ou bien sur celui de Tibère et Livie qui voulaient assurer leur tranquillité future.

 

Khorsabad

Après le désastre de Carrhes, Alix est emmené comme esclave à Khorsabad. Ce n’est pas une cité inventée par Jacques Martin mais une vraie ville antique disparue.

Appelée plus justement aujourd’hui Dur-Sharrukin, la « Forteresse de Sargon », elle était située au nord de l’Irak actuel et avait été fondée par un peuple beaucoup plus ancien que les Parthes : les Assyriens.

Extrait de l’Esclave de Khorsabad, Alix senator 11, éditions Casterman

Malgré son nom, Dur-Sharrukin était une vraie ville destinée à devenir la capitale de son créateur, Sargon II. Murailles, palais royal, temples, ziggourat, maisons avaient été construits très rapidement : de 717 à 705 av. J.-C. Le roi avait financé ce chantier colossal en obtenant des prêts de ses dignitaires, en vendant une partie du Trésor royal et… en pillant en 714 le temple de la cité sainte de Musasir. Il s’était même vanté d’en avoir ramené plus de trois cent mille objets de valeur et plusieurs tonnes de métal précieux ! Bien sûr, ce qu’il en a fait dans L’Esclave de Khorsabad est une invention de ma part.

Malheureusement pour lui, Sargon mourut mystérieusement peu après l’inauguration de sa ville. Son fils, Sennachérib, ne s’y intéressa pas. Il préféra s’installer à Ninive, une cité toute proche, beaucoup plus ancienne et prestigieuse. La ville fondée par Sargon ne se développa donc jamais vraiment. Elle fut sans doute été abandonnée dès 612, quand le royaume assyrien s’effondra.

Marcus Licinius Crassus

Né vers 115 av. J.-C., Crassus est le général romain qui entraînera Alix et son père dans la calamiteuse bataille de Carrhes. Considéré comme l’homme le plus riche de Rome, il est aussi un des principaux hommes politiques de la fin de la République.

Sa carrière commence pendant la seconde guerre civile (de – 82 à – 81) dans laquelle il prend le parti du futur vainqueur, Sylla. Mais c’est dix ans plus tard, au moment de la révolte de Spartacus, que Crassus se fait remarquer.

Crassus contre Spartacus

Chargé par le Sénat de mettre fin à la rébellion, le général coupe l’armée des esclaves de son ravitaillement puis l’empêche de fuir en Sicile. Après quelques déboires, il obtient une victoire totale sur ses adversaires. Plus de soixante mille sont tués. Six mille autres sont crucifiés le long de la Via Appia. Crassus espère obtenir le triomphe pour sa victoire mais on ne lui accorde que l’ovation. Or, au même moment, Pompée, revenu d’Hispanie où il a écrasé une autre révolte menée par un général romain reçoit, lui, le triomphe. C’est le début d’une inimitié grandissante entre les deux hommes. Cela ne les empêche pas de devenir des alliés politiques objectifs. Ils partagent le consulat en – 70. Puis, en – 59, ils s’allient à l’autre homme fort du moment, César, pour former le premier triumvirat et dominer la République romaine.

Le Fils de Spartacus, extrait pg 25, Jacques Martin, éditions Casterman

Crassus contre les Parthes

En – 55, Crassus devient une seconde fois consul. L’année suivante, il gagne la province syrienne qu’il doit diriger. Mais sa jalousie envers Pompée l’incite à vouloir lui aussi se couvrir de gloire. Il entreprend donc une grande campagne contre l’empire parthe. Elle se termine en juin 53 avec le désastre de Carrhes. Plus de vingt mille soldats romains et alliés y perdent la vie. Au moins dix mille sont faits prisonniers. Crassus lui-même est tué lors d’une entrevue en vue d’un armistice avec les Parthes deux jours plus tard. Il laisse César et Pompée face à face et prêts à commencer une nouvelle guerre civile pour le pouvoir.

La mort de Crassus

L’historien Dion Cassius évoque avec réserve ce qui aurait pu être les derniers instants de Crassus. Comme sa soif d’or était fameuse à Rome comme dans l’empire parthe, son vainqueur, le général Suréna aurait fait couler de l’or fondu dans sa bouche en lui disant : « Rassasie-toi de ce métal dont tu es si avide ! ». L’horreur de ce châtiment le fit ensuite entrer dans la légende. Mais, il est plus probable que le général romain mourut pendant une bousculade entre ses hommes et les Parthes. Il fut peut-être même tué par ses propres lieutenants qui redoutaient l’humiliation qu’aurait constitué sa captivité pour la République.

Tête de Crassus, 1er avant notre ère, trouvée en Italie, exposée au Louvre

La bataille de Carrhes

Le 9 juin 53 avant Jésus-Christ a lieu la bataille de Carrhes, une des plus importantes de la fin de la République romaine puisqu’elle débarrasse César et Pompée de leur rival Crassus mais aussi une bataille fondatrice pour le futur sénateur Alix. Son père Astorix y participe et c’est suite à sa disparition que son fils devient esclave en Orient et que débutent ses aventures comme je le rappelle dans le tome 11 : l’Esclave de Khorsabad.

Tout ou presque a commencé l’année précédente quand Caius Licinius Crassus a été nommé gouverneur de Syrie. C’est le troisième homme du triumvirat qui se dispute le pouvoir à Rome et il compte bien profiter de la situation pour se couvrir de gloire et d’argent et l’emporter à terme sur César et Pompée.

Il commence par s’en prendre à Antioche puis à Jérusalem dont il pille le temple, puis il s’engage dans une grande campagne contre les Parthes avec une armée de plus de 40 000 hommes.

La bataille principale a lieu à Carrhes contre le général Suréna, ses 9 000 archers montés et ses 1 000 cataphrates, sa cavalerie lourde. Les Romains, qui ont sous-estimé la puissance des archers parthes sont progressivement acculés et enfoncés par les cavaliers. Trahis par les alliés qui formaient leur arrière-garde, ils finissent par paniquer et endurent des pertes très lourdes. Le fils de Crassus essaie bien de lancer sa propre cavalerie (dont la troupe gauloise dont fait partie Astorix dans la fiction) contre les Parthes mais il est finalement encerclé et massacré. La bataille est un désastre pour les Romains.

Crassus est même tué quelques jours plus tard pendant une entrevue avec Suréna qui dégénère. Puis, selon la légende, le général parthe fait couler de l’or fondu dans la bouche du cadavre pour se moquer de sa soif insatiable de richesses.

Au total, plus de 20 000 membres de l’armée romaine ont été tués et 10 000 réduits en esclavage. On ignore le sort de la plupart des autres. On sait seulement que seuls 300 des 40 000 hommes partis de Syrie y retournèrent sains et saufs. la plupart sont des Gaulois comme Iorix et les siens qu’Alix devra plus tard ramener en Gaule.

L’expansion romaine à l’est est arrêtée nette mais Suréna ne profite pas longtemps de sa victoire. Le jugeant sans doute dangereux après un tel succès, son propre roi Orodès II le fait rapidement exécuter.

Finalement, les seuls à profiter vraiment de la bataille de Carrhes sont César et surtout Pompée. Ils se retrouvent face à face à Rome. Leur duel à mort peut commencer.

Alix senator 11 est sorti

C’est le grand jour : le tome 11 d’Alix Senator, l’esclave de Khorsabad, sort ce mercredi en librairie. Directives gouvernementales obligent, il sera disponible à l’achat uniquement en ligne et en “click and collect”. Bon, vous imaginez bien que j’aurais préféré que ce soit différent, mais il va falloir faire avec.

Comme pour les autres albums, vous trouverez des compléments historiques sur les lieux fréquentés par le sénateurs et les nouveaux personnages qu’il rencontre sur le site www.alixsenator.com

J’espère que vous aurez autant de plaisir à lire le tout que Thierry, Jean-Jacques et moi en avons eu à faire cet album.