Départ du Comité de sélection du festival d’Angoulême

Et voilà, après trois années consécutives passées dans le Comité de sélection du festival d’Angoulême, je laisse ma place à un nouvel auteur.
Ces trois années, aussi intenses que passionnantes tant du point de vue humain qu’artistique, ont constitué une expérience que je ne suis pas prête d’oublier.
Un très grand merci à Stephane Beaujean, Anne-Claire Norot, Guillaume Dumora, Thi Nguyen, Jean-Pierre Mercier, Romain Brethes et Xavier Guilbert pour tous ces moments forts passés ensemble.

Pour découvrir la sélection de cette année, c’est par ici : Sélection Angoulême 2019

 

Publié le Catégories Bande dessinée
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Prix Goscinny : Pierre Christin

J’ai eu le grand plaisir de participer cette année au jury du prix Goscinny qui récompense chaque année un scénariste et le plus grand plaisir encore de contribuer à sa remise à celui qui est pour moi un des auteurs majeurs de la Bande Dessinée : Pierre Christin.

Il le reçoit pour “Est-Ouest” paru chez Aire Libre (Éditions Dupuis), mais aussi pour l’ensemble de sa carrière.
S’il ne fallait en citer que deux, “Partie de chasse” ou “Les Oiseaux du maître” (série Valérian), resteront toujours pour moi des albums exceptionnels.

Le jaune : symbolique d’une couleur

Le mot « jaune » vient du latin « galbinus » dérivé de « galbus » qui signifie déjà vert clair, jaune.

Dès le Moyen Âge, on différencie en Occident deux types de jaune : celui qui tire vers l’orangé ou le doré d’un côté et celui qui tire vers le vert de l’autre.
Si l’or est souvent utilisé dans les icônes ou les représentations de saints, le jaune éteint a, dès cette époque, une forte connotation négative. Ainsi, Judas, le compagnon du Christ qui le livre à ses bourreaux, est représenté avec une robe jaune. De même Ganelon, le chevalier félon, a une livrée jaune.

Depuis cette idée de trahison est restée collée au jaune : le « jaune », c’est toujours l’ouvrier briseur de grève, qui trahit ses camarades.

A cela s’ajoutent d’autres symboliques tout aussi déplaisantes : le jaune est la couleur des cocus trahis par leurs conjoints, des colériques que la bile jaune de la théorie des humeurs rend agressifs et violents, du rire jaune embarrassé ou honteux, du teint jaune des malades… On a l’embarras du choix !

Et ce ne sont pas les quelques utilisations positives de cette couleur comme le maillot jaune cycliste qui suffisent à la réhabiliter : le jaune reste encore actuellement la couleur la moins appréciée des Français
(cf Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs, Paris, Éditions du Panama, coll. « Points », 2005).

 

Milou suit les Traces de la Grande Guerre

Après m’avoir courageusement apporté mon carton d’exemplaires d’auteur, Milou découvre avec autant de plaisir que moi le collectif Traces de la Grande Guerre ( Éditions de la Gouttière) et plus particulièrement Guerre éternelle, le 8 pages réalisé avec les autres membres de l’Atelier virtuel : Denis Bajram, Malo Kerfriden, Thibaud De Rochebrune, Ronan Toulhoat, Julien Carette, Stef Djet, Nicolas Siner, Christelle Robin, Alexis Sentenac, Brice Cossu, Johann Corgié, Yoann Guillo.

Gueule cassée

On commémore ce 11 novembre l’armistice de la Première Guerre Mondiale.
S’il y a bien un monument aux morts qui symbolise pour moi toute l’horreur sans fin de la guerre, c’est bien celui de Trévière près de chez nous. Et encore les photos ne suffisent pas à rendre le saisissement que l’on éprouve devant l’affreuse mutilation de la statue.

« Le monument aux morts de Trévières est un des plus émouvants de Normandie. Sculpté en 1920 par le sculpteur local Edmond de Laheudrie (1861-1946), il fut endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale par un éclat d’obus qui arracha la partie inférieure du visage de la statue. Cette femme, qui à l’origine représentait la victoire, est devenue symbole des gueules cassées de la guerre 14-18. »

Photo © Serge Philippe Lecourt

Pétain et Hitler à Montoire

La poignée de main entre Philippe Pétain et Adolf Hitler le 24 octobre 1940 à Montoire.

Dans le discours radiodiffusé qui suivit l’entrevue, le maréchal affirma entrer de son plein gré, « dans l’honneur », « dans la voie de la collaboration. »

Au moins 76 000 Juifs parmi lesquels 11 000 enfants, non réclamés au départ par les Allemands, ont été déportés de France sous l’Occupation, à 80 % après avoir été arrêtés par la police française du maréchal. Un tiers avait la nationalité française. Seuls 3 % survécurent aux déportations dans les camps de concentration.

Sans compter toutes les autres victimes.

Pétain fut ensuite frappé d’indignité nationale par arrêt du 15 août 1945. Il fut condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort.
Sa peine fut commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, alors chef du Gouvernement provisoire de la République française.

Les très riches Heures : novembre

Vous n’espériez pas y échapper, n’est-ce pas ?

Ce mois-ci, les très riches Heures du duc de Berry représentent une scène de glandée. le paysan donne des coups de bâton dans les branches des chênes pour faire tomber les glands et nourrir son troupeau de cochons qui, abattu et salé, le nourrira tout l’hiver.
En général, cette activité est autorisée par le seigneur qui possède le bois de la Saint-Rémi, le 1er octobre, à la Saint-André, le 30 novembre.

Le paysage vallonné qui se trouve à l’arrière-plan est parfois rapproché de celui de la Savoie. Cette illustration n’aurait alors pas été réalisée par les frères Limbourg pour le duc de Berry mais par leur successeur, Jean Colombe, alors au service de Charles 1er de Savoie.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

un étonnant “homme zodiacal”

La Guerre des mondes

Le 30 octobre 1938, Orson Wells racontait « La Guerre des mondes » sur le réseau radiophonique CBS et faisait souffler un vent de panique sur l’Amérique… enfin presque.

Wells n’en était pas à son premier forfait. Il avait déjà adapté sur les ondes « L’Île au trésor », « Jane Eyre », « Jules César », « Le Tour du monde en quatre-vingts jours » à la satisfaction de tous. Mais c’est la première fois qu’il se lançait dans un sujet de science-fiction.

Accaparé par le « Danton » qu’il répétait au théâtre, Wells laissa les scénaristes-adaptateurs de la « Guerre des mondes » travailler quasi-seuls. Le projet les intéressait peu et les premiers enregistrements furent très moyens. Wells décida alors de basculer l’histoire dans le présent et de rompre avec l’unité de lieu du roman.

Le 30 octobre, se faisant passer pour un présentateur de CBS qui interrompait le programme, Wells entama la dramatique radio et… terrorisa toute la côte ouest des États-Unis.

Enfin, pas tant que ça en réalité. Peu d’auditeurs écoutaient CBS ce soir-là. Il y avait des émissions très populaires à la même heure sur d’autres stations de radio. Et surtout, très peu d’auditeurs prirent l’émission au sérieux. Les prétendues scènes de paniques relatées par quelques journaux le lendemain furent sans doute inventées tout comme les soi-disant émeutes ou vagues de crises cardiaques. On est à un moment où le succès grandissant de la radio effrayait la presse et où tout semblait bon pour mettre en garde le public contre ce nouveau média envahissant.

Peu de gens prirent d’ailleurs ces nouvelles au sérieux à l’époque. Il fallut que, deux ans plus tard, un sociologue s’en empare et les « adapte » un peu pour étayer une théorie sur la psychologie des masses pour que tous se mettent à adhérer à la peur des Martiens. La légende était née. Elle ne fera que s’amplifier par la suite. Et Wells ne fera rien pour l’arrêter au contraire et elle fera beaucoup pour sa célébrité.

Ci-dessous, la une du New York times et une photo du jeune Orson Wells (© Costa/Leemage).