Pluto(n)

Pluto, le chien de Mickey

Pluto, le chien de Mickey, apparaît pour la première fois à l’écran le 18 août 1930 dans « La Symphonie enchaînée ». Mais il n’a pas encore son nom. Il ne l’acquiert que l’année suivante dans « La Chasse à l’élan ». On peut s’étonner que ce paisible animal, inspiré des chiens de Saint-Hubert et sans caractéristique anthropomorphe, ait été pourvu du nom du dieu des Enfers romains.

Un chien de Saint-Hubert

C’est normal, on fait alors fausse route: Pluto ne porte pas le nom d’une divinité infernale mais celui… de la planète Pluton. Elle venait d’être découverte en février 1930 et Walt Disney, désirant distraire le public américain déprimé par la crise économique voulait alors « créer quelque chose de nouveau et d’amusant ».

La planète Pluton, © 2015 Nasa/jhuapl/swri

Le public adhéra et, de 1930 à 1953, sa période « classique », Pluto apparut dans 109 dessins animés. La production ralentit ensuite mais le chien demeure présents dans les productions Disney jusqu’à aujourd’hui. Côté bande dessinée, seule 83 histoires de Pluto furent publiées en France mais il en sortit plusieurs centaines aux État-Unis.

Publié le Catégories Dessin animé, Histoire contemporaine
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Guerre éternelle

L’Atelier virtuel participe cette année au collectif Traces de la Grande Guerre, publié par les Éditions de la Gouttière avec une histoire courte de 8 pages : Guerre éternelle.
J’ai eu le plaisir d’en faire le scénario.
Au dessin, il y aura : Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac, Johann Corgié, Stef Djet, Nicolas Siner, Julien Carette, Malo Kerfriden, Christelle Robin, et Thibaud De Rochebrune
Et à la couleur Yoann Guillo !

A découvrir en libraire le 5 octobre prochain.

La page 3 de Guerre éternelle (sans les bulles).

L’Assomption

Le 15 août est férié chez nous en l’honneur de l’Assomption de Marie, une grande fête catholique.

Pour les croyants, la Vierge Marie, la mère du Christ, n’est pas morte comme tout un chacun, mais elle est directement montée au Ciel ou, selon l’expression consacrée, « entrée dans la gloire de Dieu ».

Cet épisode de la vie, si j’ose dire, de Marie ne vient pas du Nouveau testament. Aucun Evangile n’en parle. Les premiers à le faire sont des auteurs ecclésiastiques orientaux du IVè siècle après Jésus-Christ. Trois cents ans plus tard, l’Occident a adopté cette tradition et le pape Théodore institue officiellement la fête correspondante. Elle prend le nom d’Assomption au VIIIè siècle.

La fête a ensuite une importance particulière en France, surtout après 1638. Le roi Louis XIII qui vient enfin d’avoir un fils après 23 ans de mariage (le futur Louis XIV), remercie alors la Vierge de son aide (!) en lui consacrant le royaume et en instaurant des processions tous les 15 août.

Mais la fête n’est définitivement consacrée que le 1er novembre 1950 (!) quand le pape Pie XII proclame que l’Assomption est un dogme, c’est-à-dire une vérité révélée par Dieu rendue simplement explicite par l’Eglise.

Les chrétiens orthodoxes célèbrent aussi la Vierge le 15 août lors d’une fête proche de l’Assomption: la Dormition. Pour eux, Marie a bien été élevée au Ciel comme pour les catholiques, mais pas « directement ». Elle est auparavant morte et a dû être ressuscitée par son fils.

De leur côté, les chrétiens protestants rejettent et l’Assomption et la Dormition. Ces fêtes relèvent pour la plupart de l’idolâtrie : ils reprochent aux catholiques et aux orthodoxe de vouer à la Vierge une adoration qui n’est destinée qu’à Dieu. Ceux qui continuent à fêter le 15 août comme les luthériens ou les anglicans parlent seulement de la « fête de Marie ».

 


Ci-dessous :

  • l’Assomption de la Vierge Marie par Fra Angelico, panneau de reliquaire, 1432 env., Isabelle Stewaer Gardner Museum, Boston.
  • l’Assomption de la Vierge Marie par Philippe de Champaigne, 1671, Musée Thomas henry, Cherbourg -Octeville

 

 

 

Jhen à Bayeux

Depuis Abyme, j’avais de nouveau envie de raconter une histoire au cœur de ma bonne ville de Bayeux. Alors quand Casterman m’a proposé d’écrire une aventure de Jhen, le Alix du Moyen-âge, je n’ai pas hésité longtemps. C’était « oui » mais à condition qu’il se déroule chez moi, à l’ombre de la cathédrale Notre Dame et de sa tapisserie de la reine Mathilde. Heureusement pour moi, et Casterman et le dessinateur Paul Teng ont été d’accord.

Voici donc une première case du Conquérant, le futur tome 17 des aventures de Jhen, à paraître l’an prochain. Vous voyez, rien ne sera épargné au héros.

Août comme Auguste

Le mois d’août tire son nom de celui de l’empereur Auguste, c’est la contraction d’ « Augustus mensis ».
Il n’est pas le premier à avoir eu cet honneur. Dès 44 avant Jésus-Christ, Marc Antoine avait fait renommer le mois de « quintilis », en « julius », notre juillet, en l’honneur du dictateur mort. César était né pendant ce mois. De plus, les mois précédents de « ianuarius » à « junius » portait « déjà » des noms de divinités.
Il faut dire que César avait été un grand réformateur du calendrier romain. Il avait bien conservé les douze mois républicains mais il avait fixé le début de l’année au 1er janvier (et non plus au 1er mars), instauré le principe des années bissextiles tous les 4 ans et adapté le nombre de jours des mois pour que le calendrier se cale sur l’année solaire de 365,25 jours (365,2422 en fait ce qui amènera une autre réforme de notre calendrier occidental au 16è siècle).
Mais la réforme césarienne fut mal appliquée à Rome. Les pontifes intercalèrent un jour supplémentaire tous les 3 ans au lieu de tous les 4 ans. Auguste dut faire corriger leur erreur en omettant plusieurs années bissextiles. Ce fut l’occasion pour le Sénat de prouver son attachement à l’empereur en donnant son nom au mois de « sextilis » suivant le mois de « julius », comme Auguste avait suivi César. La flatterie était sophistiquée.
D’autres empereurs tentèrent bien de changer aussi le nom des mois : Néron renomma « aprilis » en « neroneus » par exemple. Mais aucune de ces nominations ne leur survécut.
Ci-dessous :
Portrait d’Auguste de Méroé, 29-20 avant J.-C., Bronze, calcite et verre (yeux). Londres, The British Museum © The British Museum.

Hercule et l’adjudant Gerber

Vous l’avez échappé belle. Je suis tombée hier soir sur une scène des Gendarmes de Saint-Tropez dans laquelle l’adjudant Gerber (Michel Galabru) se rêve en légionnaire romain soumettant des esclaves blondes et dociles (!), mais je n’ai pas trouvé d’images suffisamment définies pour vous le montrer ici aujourd’hui.
Pour compenser ma frustration, voici l’affiche d’Hercule, terreur des Barbares, sorti en 1959 qui se situe dans le même esprit. Mais, bon, là c’est Steve Reeves qui endosse le pagne du héros.

Les Très riches Heures : Août

Voici le folio du mois d’août des Très riches Heures du duc de Berry. Comme je vous l’expliquais le 1er juillet, ce livre d’heures contient un calendrier avec tous les rites chrétiens annuels. Commandé par Jean de Berry (1340 – 1416), il ne fut terminé qu’après sa mort vers 1485-86.

La page dédiée à août montre à l’arrière-plan le château d’Étampes (Essonne) dont le donjon ou tour de Guinette est toujours debout de nos jours. Le duc de Berry l’acheta à la mort du comte d’Etampes et l’offrit au mari de sa petite-fille. Une interprétation fait donc des personnages nobles du premier plan le duc et ses petits-enfants. Mais cette identification est très discutée.

Derrière ces figures aristocratiques, on voit des paysans se livrant aux travaux des champs ou se baignant dans une rivière. Leur nudité est parfois interprétée comme une manière de les montrer comme des êtres vulgaires et grossiers. On aurait alors une opposition claire entre les nobles et les paysans qui serait un reflet de l’idéologie du commanditaire du livre d’heure. Jean de Berry idéaliserait les aristocrates mais mépriserait les paysans.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

Un étonnant “homme zodiacal”

Richard Blade et saint Erasme

(âmes sensibles s’abstenir)

Ou la rencontre inattendue de la littérature populaire et de la culture classique.

La nuit dernière, je me suis livrée au plaisir (un peu) coupable de lire Les adorateurs de Dshubba, une aventure de Richard Blade, voyageur de l’infini.

Dans un des premiers chapitres, un « brigand du désert » subit une des séances de torture les plus explicites que j’ai lues depuis un moment. Il faut ce qu’il faut. Passé le « Ah mais c’est dégoutant ! » de rigueur pour se donner bonne conscience dans ces cas-là et pouvoir continuer sa lecture, je me suis rendue compte que le supplice de ce pauvre pillard était directement inspiré de celui qui coûta la vie… à saint Érasme.

Selon l’hagiographie, saint Érasme de Formia était l’évêque de cette ville de Campanie (Italie) au 3è siècle. Il fut persécuté par les empereurs romains Dioclétien et Maximien Hercule. Tour à tour, il fut jeté dans une fosse avec des serpents, couvert d’huile bouillante et de de souffre, plongé dans un bain bouillant, enfermé dans une armure de métal brûlant puis dans un tonneau avec des pointes saillantes qui fut roulé à bas d’une montagne. Et ce n’est pas fini : ses dents furent arrachées, ses doigts cloués; il fut encore enduit de poix et enflammé… Je vous passe le reste : ça devient répétitif. Mais il survécut à tout et, bien sûr, ne cessa pas de vouloir convertir les habitants de l’empire au christianisme.

C’est alors que, pour s’en débarrasser définitivement, un Romain eut une idée très dégout… originale. C’est elle qui est reprise dans Blade. On ouvrit largement le ventre du saint et ses intestins furent enroulés autour d’un cabestan de navire.
Plus tard, saint Erasme devint le patron des marins mais on le pria aussi pour éviter les maladies intestinales et assister les femmes souffrant pendant leur accouchement.
En 1628, le peintre Nicolas Poussin illustra même cette scène pour la basilique Saint Pierre de Rome pour orner un autel consacré au saint. Vous pouvez admirer son tableau ci-dessous.

André Geerts

Il y a huit ans, nous quittait un auteur pour qui j’ai toujours une particulière affection : André Geerts.

D’abord auteur de dessins humoristiques, il publie dans divers journaux ainsi que dans le magazine Spirou. Pour lui, André réalise aussi des histoires complètes.
Puis, en 1983, il crée la série à laquelle il va se consacrer ensuite presque totalement: Jojo. Toute en poésie et en tendresse, elle connaîtra 18 albums avant de s’éteindre avec son créateur en 2010.
Denis et moi avons eu la chance de le fréquenter longuement quand nous habitions Bruxelles. J’avais même failli à l’époque travailler avec lui et Christophe Bec, un autre fan, sur un nouveau Jojo.
Aujourd’hui, la gentillesse et la présence toujours attentive d’André continuent de me manquer.

 

 

Lord Dunsany

Vous ne connaissez sans doute pas cet écrivain irlandais né le 24 juillet 1878. Pourtant, Edward John Moreton Drax Plunkett 18è baron de Dunsany, est l’un des fondateurs majeurs de la fantasy moderne et surtout un des écrivains qui a le plus influencé Howard P. Lovecraft, avec Edgar A. Poe.

L’œuvre la plus connue de Dunsany, La Fille du roi des elfes, écrite en 1924 tient à la foi du conte merveilleux et de la fantasy épique. Mais une autre de ses compositions, Les Dieux de Pegāna de 1905, inspira au maître de Providence son Cycle onirique et ses Contrées du rêve.

Bref, Dunsany est un incontournable si vous aimez la « sword and sorcery » ou le fantastique teinté de mythologie.