A l’origine seul le trèfle est réellement lié à saint Patrick. Il ne recommandait pas la consommation excessive de bière (on s’en doute) et on le célébrait à d’abord avec du bleu. Le vert est apparu seulement en 1798 pendant la révolte de l’Irlande quand le trèfle et sa couleur sont devenus des symboles du patriotisme irlandais et que la Société des Irlandais unis se choisit un drapeau vert avec la harpe d’or.
Saint Patrick lui-même est un saint censé être mort en Ulster le 17 mars 461 après avoir évangélisé l’Irlande.
Selon la légende, il était issu d’une famille de citoyens romains de l’île de Bretagne. Enlevé par des pirates, il fut vendu comme esclave en Irlande. Là, il « rencontra Dieu » et devînt très pieux. Une vision divine l’aida ensuite à s’échapper et il retourna chez lui après s’être promis de revenir évangéliser l’île où il avait été retenu. Quelques années plus tard, en 432, il fut effectivement envoyé par le pape Célestin répandre le culte chrétien en Irlande . Là, il convertit de nombreux princes, se proclama évêque, créa des diocèses – 365 selon la légende – et des monastères.
Selon une tradition populaire, il se serait servi d’un trèfle pour expliquer le concept de trinité lors d’un sermon, trèfle qui serait resté associé à son nom par la suite. Patrick est aussi réputé avoir chassé tous les serpents de l’île, c’est-à-dire, d’en avoir symboliquement chassé le démon.
Sa fête devint une fête légale irlandaise dès 1607 et un jour férié en 1903. Ce n’est cependant pas la fête nationale irlandaise comme on l’entend souvent: l’Irlande n’a pas d’équivalent à notre 14 juillet.
Du 14 mars 1978 au 13 février 1979, TV Asahi diffusait pour la première fois, Uchūkaizoku Kyaputen Hārokku, notre « Albator, le corsaire de l’espace », ou « Albator 78 » pour les intimes. Le dessin animé allait arriver chez nous un an après en janvier 1980 dans Récré A2.
Je vous épargne la musique du générique, mais j’ai eu du mal à résister…
Le 6 mars 12 avant notre ère, Auguste devenait pontifex maximus (« le plus grand prêtre ») de la religion romaine. C’était le dernier pouvoir important dans l’Etat romain qui lui échappait encore. Il est alors vraiment « empereur » au sens où nous l’entendons. La République est définitivement terminée.
C’est pour cela que j’ai choisi cette date symbolique pour commencer Alix senator. Rome entre dans une nouvelle ère, Alix aussi !
Le 5 mars 1959 nait à Kokura, le futur mangaka Tsukasa Hōjō. Même si vous ne l’avez pas lu, vous avez forcément vu les dessins animés tirés de ses œuvres si vous avez été ado dans les années 80/90.
De 1981 à 1985, il a réalisé sa première série à succès Cat’s eye qui met en scène les tenancières d’un café, le Cat’s eye, qui se transforment en redoutables voleuses après la fermeture. Voleuses pour la bonne cause, bien sûr, puisqu’elles ne s’emparent que des œuvres d’art produites par leur père mystérieusement disparu, dans l’espoir de le retrouver un jour.
Ce manga terminé, Tsukasa Hōjō commencea une autre comédie: City hunter (Nicky Larson dans la version française de l’adaptation animée). 35 volumes ont été réalisés de 1986 à 1992. Ryô Saeba, notre « Nicky Larson », sorte de détective/garde du corps/mercenaire vient en aide aux jeunes femmes qui lui plaisent… un peu trop au goût de sa partenaire, Kaori. Bien sûr, ils sont amoureux l’un de l’autre et bien sûr, aucun d’eux ne l’avouera avant la fin de la série.
Depuis Tsukasa Hōjō a réalisé Angel heart, une série parallèle à City hunter, F.Compo, une comédie familiale et de nombreuses histoires courtes.
Demain, c’est Mardi Gras, le dernier jour du Carnaval. Il sera suivi, pour les Catholiques, du Mercredi des Cendres, le premier jour du Carême. Ils passeront alors d’une période de fête à une période de pénitence qui ne finira qu’au moment de la fête de Pâques.
Le tableau de Pieter Brueghel l’Ancien ci-dessous illustre cette idée. C’est le « Combat de Carnaval et de Carême ». Peint en 1559, il montre une place de village flamand avec deux cortèges qui s’affrontent au premier plan. À gauche, du côté de l’auberge et de ses plaisirs, se trouve Carême assis sur un tonneau de bière orné de viande. À droite, du côté de l’église, on a Carême avec sa triste figure et ses poissons, symbole du jeûne, du temps où il est justement interdit de manger de la viande ou des œufs.
Je vous laisse découvrir la multitude des autres détails. Il ne manque que Charlie. 🙂
C’est le 3 mars 1969 qu’est apparu pour la première fois Rahan dans le journal Pif Gadget.
Ses aventures écrites par Roger Lécureux et dessinées par André Chéret l’ont mis aux prises avec de dangereux sorciers prompts à abuser des désirs et des peurs de « ceux qui marchent debout », des fauves de toutes sortes et même… des dinosaures ! Avec ses seuls colliers de griffes et coutelas en ivoire qui ont fait rêver des générations d’enfants, il a exploré le monde à la recherche de la « tanière du soleil » jusqu’en 2010.
Entre temps, Pif Gagdet a disparu, Chéret a été en procès avec son éditeur, Vaillant, la série a rechangé plusieurs fois de maison d’édition et Roger Lécureux est mort en 1999, laissant la place à son fils, preuve que dans la réalité comme dans la fiction Rahan était prêt à survivre à tout.
Ci-dessous : Rahan découvert par Crâo qui deviendra son père adoptif et lui donne son nom.
Le carnaval est de retour ces jours-ci de Venise à Dunkerque en passant par Rio.
Son nom dérive du latin « carnelevare », « enlever la viande » car il marque, pour les Chrétiens, le dernier moment où on peut manger de la viande avant le début du Carême, le jeune relatif, qui précède Pâques.
Mais le carnaval est aussi l’héritier de célébrations plus archaïques. A l’origine, les déguisements sont là pour rappeler et surtout conjurer les esprits de la nature et les démons qui risquent de faire basculer le monde dans le chaos. À la fin de la fête, ils sont symboliquement vaincus : le Roi Carnaval est brûlé et tout rentre dans l’ordre pour un an.
Ci-dessous: Le menuet ou scène de carnaval par Giandomenico Tiepolo, 1754-1755, Louvre
Avec le mois de mars revient enfin le printemps au Moyen-Âge. On est alors très loin d’avoir plus de 20° en février et de craindre le réchauffement climatique. Au contraire, vers 1410-1420, on est en plein dans le petit âge glaciaire qui durera jusqu’à la fin du XIXe siècle. On est donc content de pouvoir labourer un champ, tailler sa vigne ou aérer le sol comme les paysans de cette peinture des Très Riches Heures.
Derrière eux, on voit le château de Lusignan, un des plus grands châteaux forts de France, situé dans le Poitou. Il appartient au duc de Berry qui l’a fait complètement rénové et « modernisé ». Mais il est surtout censé avoir été fondé par la fée Mélusine, une ancêtre légendaire du duc.
Quelques années auparavant, en 1392, le poète Jean d’Arras a composé pour lui la Noble histoire de Lusignan dans laquelle il raconte comment Mélusine interdisait à ses proches de venir la voir le samedi, jour de son bain. Lassé, son mari, Raymondin de Lusignan, finit par briser l’interdit. Hélas, il découvrit que sa femme était victime d’une malédiction : une fois par semaine, le bas de son corps se changeait en queue de serpent ! Découverte, Mélusine se transforma complètement en dragon et s’enfuit pour toujours par la fenêtre. C’est elle que l’on voit voler au-dessus de la tour de droite du château.
Ce vieux monsieur respectable est Félix Faure, président de la République de 1895 à 1899. Plus que pour ses actions politiques, il est connu pour les circonstances de sa mort le 16 février 1899.
Ce jour-là, il fit venir, comme de coutume, sa maîtresse, Marguerite Steinheil, dans le salon bleu de l’Élysée. Au même moment, il terminait un entretien avec l’archevêque de Paris et le prince de Monaco venus intercéder pour le capitaine Dreyfus, la grande affaire judiciaire de l’époque.
Les discussions ayant sans doute refroidi ses ardeurs, le président prit une dose massive d’aphrodisiaque (son habituel à base de quinine ou bien un autre, plus puissant, à base de cantharide). Hélas, peu de temps après son entrée dans le salon où l’attendait son amie des cris, et pas de plaisir, se firent entendre.
Vous devinez la suite. Son chef de cabinet retrouva Félix Faure à l’agonie et dénudé sur un canapé. Selon la tradition, c’est une fellation qui aurait eu raison de son cœur déjà fragile.
Vous imaginez le scandale à l’époque…
Cette version des faits a d’ailleurs été très contestée par la suite: les tenant de la théorie du complot pensent que Félix Faure a été empoisonné par des Dreyfusards (des pro-Dreyfus) tandis que des historiens de la médecine penchent, plus sérieusement, pour un simple accident vasculaire cérébral sans rapport avec ses activités sexuelles. On ne saura sans doute jamais la vérité.
Ci-dessous:
– portait officiel de Félix Faure (Pierre Petit photographe)
– la mort de Félix Faure, représentée dans Le petit Journal
À la mi-février, on célébrait dans la Rome antique les Lupercales, des fêtes de purification en l’honneur du dieu Faunus lupercus, « Faunus qui repousse les loups » loin des troupeaux.
On lui sacrifiait un bouc à l’intérieur de la grotte dans laquelle la louve était censée avoir allaité Romulus et Remus, les fondateurs légendaires de la ville. Puis, le prêtre apposait son sang sur le front de deux adolescents vêtus de peaux d’animaux. Il éclataient de rire et, après s’être armés de lanières taillées dans le cuir du bouc sacrifié, rejoignaient les 22 autres luperques et allaient fouetter (!) tous ceux et surtout toutes celles qu’ils croisaient sur leur passage. Le fête de la purification était aussi une célébration de la fécondité retrouvée au sortir de l’hiver.
Mais le rapport avec Marc Antoine me direz-vous ? En 44 av JC, c’est lui, alors consul de Rome, qui était le premier des luperques. Cette mauvaise langue de Cicéron le décrit comme « nudus, unctus, ebrius », nu, huilé et ivre. Couvert de sa seule peau de bouc, il tenta par deux fois de poser un diadème sur la tête de César et par deux fois, César le repoussa… sous les acclamations de ses partisans qui espéraient peut-être le voir devenir le monarque de Rome.
Un mois plus tard, c’était les ides de mars. Après le meurtre de César, Marc Antoine s’enfuit pour échapper à ses assassins. Il se dépouilla de ses insignes de consul pour ne pas être reconnu et se retrouva donc une fois de plus tout nu ou presque… Comme quoi, à Rome, du tragique au grotesque, il n’y a jamais qu’un pas souvent vite franchi.