Joyeux anniversaire la Terre !

Selon le Créationnisme Jeune-Terre, la Terre et le Ciel aurait été créés par Dieu… le 23 octobre – 4004 (c’est précis).

Cette croyance religieuse, la version la plus étroite du créationnisme, voit la Bible comme un livre à prendre strictement au pied de la lettre. La Génèse, le récit des origines, est interprétée de manière littérale. Livre « dicté par Dieu », elle ne peut contenir que des vérités absolues et définitives. Adam et Ève ont réellement habité le jardin d’Eden et y ont littéralement péché contre Dieu. Les fossiles et autres témoignages antérieurs au Ve millénaire avant notre ère sont interprétés soit comme des tentations sataniques destinées à perdre les hommes, soit comme un moyen choisi par Dieu pour éprouver la foi des fidèles. Toute évolution biologique ou géologique est donc niée.

Evidemment, les créationnistes entrent régulièrement en conflit avec les scientifiques dont les travaux et les découvertes sont incompatibles avec leur description du monde et de son histoire. Ces fondamentalistes s’opposent aussi à la lecture de la Bible de la plupart des Églises chrétienne d’aujourd’hui qui passe par l’exégèse, l’étude approfondie, critique et interprétative du texte et non son acceptation littérale.

Malgré son caractère absurde par bien des côtés, le créationnisme Jeune-Terre est validé par une partie toujours plus importante des Américains. Selon un sondage publié par Gallup en 2014, un Américain sur quatre pense que Dieu a créé l’Homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans, tandis que l’autre moitié adhère à l’idée d’une évolution guidée par Dieu d’une manière ou d’une autre. Une antithèse à la théorie darwiniste de l’évolution, pourtant admise par l’ensemble des scientifiques, et partagée par seulement 15 % des Américains !

Publié le Catégories Éphéméride, Histoire contemporaine
Partager LinkedIn

Ursula K. Le Guin

Ursula Kroeber, future épouse de Charles Le Guin, est née le 21 octobre 1929 en Californie dans une famille d’anthropologues. Dès 11 ans, elle envoie une nouvelle au magazine Astounding Science Fiction (qui la refuse) et il lui faut attendre les années 60 pour commencer à publier régulièrement des histoires fantastiques.

Elle devient célèbre en 1969 avec « La Main gauche de la nuit » qui reçoit le prix Hugo. Dans ce roman, le Terrien Genly Ai rejoint la planète Nivôse pour convaincre ses dirigeants d’entrer dans une vaste organisation interplanétaire. Mais les habitants de ce monde sont très différents de ceux de la Terre : ils sont asexués sauf pendant une brève période mensuelle. Il leur pousse alors aléatoirement des organes sexuels féminins ou masculins. Tous sont parfois des « ils » et parfois des « elles ». Cette société ne connaît donc pas de genres différenciés. Cela trouble énormément le héros qui paraît également bien étrange aux yeux de ses hôtes : sexué et « homme » tout le temps, c’est un phénomène de foire pour eux.

Par la suite, Ursula Le Guin continue bien sûr à publier. Elle est notamment l’autrice de grands cycles de fantasy comme celui de Terremer ou celui de l’Ekumen (dont fait partie la Main gauche) mais aussi d’essais, de recueils de poésie, de littérature jeunesse…

Peu intéressée par les questions technologiques, elle s’interroge énormément sur la condition humaine, souvent par le biais de la sociologie ou d’anthropologie. Influencée par Charles Dickens, Virginia Woolf, Philip K. Dick ou encore… Charles Darwin, elle évite cependant la création de dystopies et leur préfère des utopies réalistes.
Pour citer Gérard Klein : « c’est en réintroduisant l’utopie dans la science-fiction, qui avait surtout cultivé l’anti-utopie, qu’elle affirme son ambition : faire ou plutôt refaire de la science-fiction une littérature expérimentale sur le terrain social et renouer par là avec la tradition de H.G. Wells. »

Ursula Le Guin écrit jusqu’à un âge avancé. En 2008, sort « Lavinia », son dernier roman dont l’héroïne est l’épouse… d’Énée, le prince Troyen venu en Italie dont je vous parle régulièrement, un roman que je n’ai pas encore lu (mais ça ne saurait tarder).

La romancière meurt finalement le 22 janvier dernier après avoir reçu cinq prix Hugo, six Nebula dix-neuf prix Locus et le National Book Award pour l’ensemble de sa carrière.

Saint Luc

C’est la fête de saint Luc aujourd’hui dans le calendrier catholique. Il a donné son nom à l’Ecole Supérieure des Arts de Bruxelles et à celle de Tournai où beaucoup d’auteurs de Bande Dessinée se sont formés.

Bien sûr, ce n’est pas par hasard. Saint Luc est le patron des artistes, des peintres… Dans Trois Christs, je me suis d’ailleurs amusée à donner son nom au sculpteur qui doit réaliser un bas-relief de la crucifixion à Lirey et qui finit par réaliser le fameux Saint Suaire.

Mais d’où vient ce lien entre le saint et l’Art ?

L’Histoire nous dit très peu de choses du vrai « Luc », le rédacteur de l’Évangile homonyme ainsi que des Actes des Apôtres. Tout juste pense-t-on qu’il a vécu à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ et qu’il maîtrisait autant la culture juive que la culture hellénistique.

La tradition chrétienne, largement remise en cause de nos jours, était plus prolixe sur lui : elle faisait de Luc un médecin originaire d’Antioche en Syrie… qui aurait peint plusieurs portraits de la Vierge.

Saint Luc dessinant la Vierge par Rogier van der Weyden, v. 1435–1440, Musée des beaux-arts de Boston, Massachusetts, États-Unis.

Des icônes lui furent même attribuées plus tard, bien qu’elles soient en réalité beaucoup plus récentes. En voici quelques exemples :

Rumiko Takahashi

Ce 10 octobre, Rumiko Takahashi, la grande dame du manga fête ses 61 ans. Son nom vous est peut-être inconnu mais vous connaissez forcément plusieurs de ses immenses créations.

Elève de Kazuo Koike – l’auteur de Lone wolf and Cub -, Rumiko Takahashi publie ses premières œuvres en amatrice dès 1975.
Trois ans plus tard, elle commence sa première série : Urusei Yatsura (« Lamu » en dessin animé chez nous). Elle en réalise 34 volumes en une vingtaine d’années. Parallèlement, dès 1980, elle commence sa deuxième série : Maison Ikkoku (« Juliette, je t’aime » en dessin animé). Ce manga si romantique dure lui aussi jusqu’en 1987 et connaît 15 volumes.

Par la suite, Rumiko Takahashi réalise plusieurs autres histoires plus sombres comme Mermaid saga mais, dès 1987, elle entame sa troisième grande série – celle que je préfère personnellement – : Ranma 1/2. Les 38 volumes réalisés en 9 ans racontent les (més)aventures de Ranma Saotome de sa fiancée Akane Tendô, deux jeunes adeptes des arts martiaux. Ranma a le malheur de changer de sexe au contact de l’eau froide et de redevenir un homme dans l’eau chaude. C’est la source de nombreux quiproquo, tout comme les autres transformations involontaires des autres personnages du manga. Le père de Ramna se métamorphose de temps en temps en panda géant, son camarade de lycée Ryôga en porcelet noir, sa soupirante Shampoo en chatte…

Ensuite, de 1996 à 2008, Rumiko Takahashi réalise les 56 volumes d’Inu-Yasha puis, de 2009 à 2017, les 40 tomes de Rinne. Les deux récits appartiennent à sa veine plus sombre. Fantômes et démons y côtoient les humains qui doivent lutter pour les renvoyer dans l’autre monde.

Les œuvres de Rumiko Takahashi rencontrent toujours un très grand succès. Avec plus de 200 millions d’exemplaires de ses mangas diffusés, elle est sans doute une des autrices les plus populaires au monde.

 

© aminoapps.com

Souccot

Du 23 au 30 septembre cette année s’est déroulée Souccot, la Fête des Cabanes ou des Tentes dans la religion juive. C’est une des trois fêtes de pèlerinage annuelle durant lesquelles le fidèle qui le peut doit se rendre à Jérusalem.

Cette fête célèbre l’aide divine reçue par les Hébreux lors de l’Exode sous la conduite de Moïse qui les mena de l’Égypte où ils étaient esclaves au pays de Canaan, l’actuelle zone comprenant l’État d’Israël, les Territoires palestiniens, l’ouest de la Jordanie, le Liban et l’ouest de la Syrie.
C’est également la fête de la récolte qui marque la fin du cycle annuel de l’agriculture.

Elle comporte de nombreux rituels pendant ses sept jours. On doit notamment résider temporairement dans une soukka, une sorte de « cabane » construite pour l’occasion. On doit également effectuer des processions avec les « quatre espèces » rassemblées en faisceau : des branches de cédrat, de dattiers, de myrte et de saule. Bien sûr, on participe aussi à de nombreuses prières, des lectures des textes sacrés, des bénédictions…

Le lendemain, le huitième jour, constitue une autre fête, Chemini Atseret, qui marque le début de la saison des pluies en Israël.


Ci-dessous :
– une soukka, rue des Écouffes à Paris en 2009.
– un fidèle juif tient les quatre espèces pendant la fête de Soukkot dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 8 octobre 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les Très Riches Heures : octobre

Le 1er jour d’un nouveau mois ramène les Très Riches heures du duc de Berry.

Ce mois-ci, nous nous trouvons au bord de la Seine. Au premier plan, des paysans sèment des graines et veillent à les faire bien pénétrer dans la terre : c’est le rôle de la herse que tire l’homme à cheval. Derrière eux et l’épouvantail habillé en archer, on distingue des bourgeois qui se promènent au bord du fleuve. Curieusement, c’est la seule fois que ce groupe social est représenté dans le livre.

Mais bien sûr ce qu’on remarque le plus dans cette scène, c’est le château à l’arrière-plan : le palais du Louvre vu depuis l’hôtel de Nesle, la maison du duc. Le palais est représenté tel qu’il fut reconstruit par le roi Charles V, le frère aîné du duc. Fils, frère et oncle de souverain, ce dernier semble apprécier la représentation des résidences royales : le palais de la Cité et le château de Vincennes apparaissent aussi dans les miniatures.

Au total, 9 peintures sur 12 du calendrier montrent des châteaux de manière détaillée, un peu comme s’ils étaient des sujets, des personnages à part entière. La plupart ont des liens plus ou moins directs avec le duc et/ou sa famille. Ce sont leurs possessions ou des bâtiments sur lesquels ils sont intervenus.

C’est aussi le cas d’une partie des édifices religieux représentés à l’occasion de fêtes particulières. Ainsi le folio correspondant à la fête de la Présentation de la Vierge au temple (21 novembre) représente la façade de la cathédrale Saint-Etienne de Bourges avec la fenêtre et le pignon réunissant les deux tours que le duc avait fait ajouter.

Mais d’autres miniatures ne sont là qu’en écho aux célébrations qu’elles évoquent et pour le plaisir des yeux bien sûr, comme celle de la Fête de l’archange (29 septembre) représentant le Mont Saint-Michel que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer aussi.

(Si certains d’entre vous s’intéressent à ce qui se passe dans le ciel de la miniature, j’en ai parlé mois dernier : Les très riches Heures: Septembre)

 

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

un étonnant “homme zodiacal”

O-Tsukimi

Ce 24 septembre, on célèbre l’« O-tsukimi » au Japon, la fête de la contemplation de la Lune, la variante locale de la fête de la mi-automne qui existe partout en Asie du Sud-Est.

Elle trouve son origine en Chine et est devenue très populaire dans l’archipel durant la période Heian (794-1185). A cette époque, la nuit de tsukimi, les courtisans impériaux récitaient des poèmes et jouaient de la musique sous la pleine lune tandis que, dans les campagnes, on fêtait la fin des moissons et la récolte qui venait tout juste d’être rentrée.

Aujourd’hui encore on se réunit en famille pour admirer la lune dans un endroit décoré de « susuki » (herbe à éléphant) et on offre à l’astre nocturne des « edamames », des châtaignes, des patates douces, du saké, du thé et surtout des « dangos », des boules de mochi, de riz gluant, parfois en forme de lapin.

Ce petit animal est le symbole de la fête: la tradition japonaise veut qu’un lapin blanc habite sur la lune et bat avec un pilon la pâte de riz gluant pour préparer le mochi.

 

 

Caius Octavius

Naissance du futur Auguste

Le 9 des calendes d’octobre 63 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire le 23 septembre pour nous, naît dans une modeste propriété du Palatin, le petit Caius Octavius.

Sa famille paternelle n’est pas romaine de souche. Elle vient de Vélitre, dans le Latium. Le bébé porte le même nom que son père, un sénateur de fraîche date – comme Alix — qui a réussi à épouser Atia Balba Caesonia, la fille d’une noble famille romaine. Quelques jours plus tard d’ailleurs, l’oncle de la jeune femme, l’ambitieux pontife Jules César, va s’affirmer dans le champ politique comme le premier représentant du parti des « populares », des réformistes qui tombent parfois dans la populisme. Il ne sait pas encore qu’il adoptera son petit-neveu une vingtaine d’années plus tard ni que celui-ci réalisera son rêve de domination en devenant Auguste, le premier empereur romain.

Rencontre avec Livie

Entre temps, un autre 23 septembre, celui de 39 av. J.-C., Caius Octavius, a rencontré la femme de sa vie : Livia Drusilla. A priori, ils n’ont pas grand chose en commun. Elle appartient à la plus haute aristocratie romaine et elle a pris encore récemment le parti de Marc Antoine, le meilleur ennemi d’Octavien. De plus, ils sont mariés tous les deux. Mais aucun de ces « détails » ne va les arrêter. Coup de foudre, coup politique ou les deux, Octavien répudie son épouse dès octobre, le jour même où elle accouche de leur fille Julia, et épouse Livie en janvier suivant. Elle est encore enceinte de son précédent mari. L’enfant naît en avril et la plaisanterie se répand dans Rome que les gens bénis de la Fortune peuvent avoir un enfant en trois mois… L’avenir leur donnera plus que tort: Livie et Auguste n’auront jamais d’enfants ensemble.


Ci-dessous :
– Buste d’Octavien jeune, musée archéologique national d’Aquilée. © Wolfgang Sauber
– Statue de Livie représentée en Ops, la déesse romaine de la fertilité. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
– Livie et Auguste dans Alix senator, dessin de Thierry Démarez, éditions Casterman

 

 

Yom Kippour

Cette année, les Juifs célèbrent Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon, de la soirée du 18 septembre à celle du 19.

Il s’agit du jour le plus saint de l’année juive et de la fête la plus respectée de la communauté. Elle met fin à la période pénitentielle de 10 jours commencée à Roch Hachana  et elle est centrée sur le pardon et la réconciliation.

Les fidèles y respectent les interdictions traditionnelles du Shabbat (ne pas travailler, écrire, utiliser l’électricité…) et y assistent à au moins un des cinq offices de prières prévus par la liturgie.

Mais Yom Kippour implique aussi une certaine mortification : c’est un jour de jeûne total. Tout individu de plus de 12 ans pour les femmes et 13 ans pour les hommes doit s’abstenir de nourriture et de boisson d’un coucher du soleil à l’autre, à l’exception de ceux qui risqueraient de mettre leur vie en danger (diabétiques, accouchées…). La veille, tous ont d’ailleurs partagé un grand repas festif et surtout, pour manifester l’esprit de la célébration, pardonné aux autres quels qu’ils soient.

Ci-dessous : prière devant le mur des Lamentations à Jérusalem durant Yom Kippour 2015. ©ilneigesurjerusalem.com