Le célèbre peintre autrichien Egon Schiele naquit le 12 juin 1890. Il laissa environ 300 peintures quand il disparut 28 ans plus tard. Beaucoup sont marquées par un érotisme mortifère. Elles exposent des corps cadavériques, dénudés, dans des positions torturées.
Le tableau que vous voyez ci-dessous, « La Famille », n’est moins gênant qu’en apparence. Il s’agit d’un autoportrait de Schiele avec son enfant et sa femme, Edith. Réalisé pendant la grossesse de cette dernière, il s’agit d’une projection, d’une vision du futur du peintre.
Le souci est que son épouse mourut de la grippe espagnole à son sixième mois de grossesse et que l’enfant ne naquit jamais. Schiele lui-même fut emporté par le mal peu de temps après sa jeune femme. Le tableau ne fut jamais achevé. Il reste une prédiction jamais advenue, comme la vision d’un bonheur jamais atteint.
Comme c’est bientôt l’heure d’aller se coucher : lit de madame Récamier, 1799, par les frères Jacob d’après Louis-Martin Berthault, conservé au Louvre.
Léonard de Vinci est mort à Amboise le 2 mai 1519. La tradition qui veut qu’il se serait éteint dans les bras du roi François 1er est sans doute fausse. Le souverain était à ce moment-là à Saint-Germain-en-Laye où il signa plusieurs ordonnances (lois valables dans tout le royaume) la même semaine.
Il n’en reste pas moins que le roi était fasciné par le peintre italien. C’est lui qui le fit venir en France en 1515 pour le prendre à son service comme « « premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi » avec une pension de mille écus par an.
Déjà malade à cette époque, Léonard de Vinci vit sa santé décliner rapidement. En 1517, il développa une paralysie partielle de la main droite et mourut seulement deux ans plus tard.
Comme j’aime bien taquiner mes amis lecteurs de ce mur, je vous propose aujourd’hui « La Mort de Léonard de Vinci » peint par Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1818 et conservé au Petit Palais à Paris.
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Sur le mur de l’ancien cinéma Normandie, un enfant joue a retirer sa flèche à la cathédrale de Bayeux toute proche.
Je ne sais pas s’il avait l’intention de la remplacer par une flèche strictement identique dans le respect du monument et de la tradition ou s’il s’orientait vers un choix résolument moderne : flèche de verre ou jardin suspendu avec nichoirs à abeilles.
Le 8 avril 1820, sur l’île de Milo, un paysan grec découvrit une statue d’Aphrodite, sans bras et le buste séparé du reste du corps, sous les yeux ébahis d’un marin français.
Datant du deuxième siècle avant notre ère, la « Vénus » réassemblée devint la première statue grecque à entrer au Louvre et surtout la première à être exposée incomplète, telle qu’on l’avait trouvée.
Sur la photo ci-dessous, vous pouvez la voir encordée en septembre 1939, juste avant son évacuation vers un lieu tenu secret – le château de Valençay – pour la protéger de l’avancée des Nazis.
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Pour en savoir plus sur cette photo : L’Histoire par l’image
Marina Raskova, 28 mars 1912 – 4 janvier 1943 (Stalingrad).
Aviatrice soviétique, fondatrice de l’escadron des « sorcières de la nuit », constitué exclusivement de femmes et spécialisé dans les attaques nocturnes des positions allemandes à Stalingrad. Une héroïne de l’URSS quasiment au sens mythologique du terme.
ou « Le vice s’est abattu (sur Rome) et venge l’univers vaincu ». C’est cette sentence de Juvénal, un poète satirique latin, qu’a voulu illustrer le peintre Thomas Couture dans son œuvre monumentale : « Les Romains de la décadence » en 1847, conservée aujourd’hui au Musée d’Orsay.
Caractéristique du courant académique de cette époque ces « femmes nues dans des attitudes voluptueuses » (dixit l’historien Henri-Irénée Marrou) remportèrent un franc succès à leur époque. Une partie de la critique y vit la réconciliation des styles classique et romantique, ancien et moderne, mais d’autres commentateurs eurent la dent très dure avec le peintre. Il fut jugé pas à la hauteur de son sujet : « l’immense lâcheté et l’immense débauche de la vieille Rome » (Edmond Texier), suivant le fantasme que l’on se faisait à l’époque de la chute de l’empire antique.
C’était oublier que Couture était un Républicain anticlérical qui critiquait surtout la Monarchie de Juillet au pouvoir en France depuis le sacre de Louis-Philippe 1er en 1830. Entre 1846 et 1847, plusieurs des éminents soutiens du roi avaient été pris dans des scandales de corruption allant de la simple malversation à la pédophilie. D’ailleurs, comme chacun sait que de la décadence à la chute, il n’y a qu’un pas, la « révolution de Février » provoqua dès 1848 l’abdication de Louis-Philippe et l’avénement de la Deuxième République.
Plusieurs milliers années avant notre ère, les Martiens ont atterri dans le désert algérien, sur les plateaux rocheux du Tassili n’Ajjer. C’est du moins la conclusion ésotérique à laquelle sont arrivés de nombreux lecteurs d’« A la découverte des fresques du Tassili » d’Henri Lhote.
Dans les années 1956 -1957, ce très sérieux préhistorien réalisa une grande campagne de relevés des peintures et gravures rupestres du sud-est de l’Algérie. Il fut notamment marqué par une représentation humanoïde de 6 mètres de haut qu’il appela le… « grand dieu martien ». Lui-même y voyait un trait d’humour à une époque où la conquête spatiale et les soucoupes volantes étaient très à la mode. On est 20 ans après le canular radiophonique d’Orson Wells et le Spoutnik sera envoyé dans l’espace par l’URSS cette même année 1957.
Mais Lhote fut pris au pied de lettre en 1960 par Louis Pauwels et Jacques Bergier, les auteurs du « Matin des magiciens », un livre consacré aux « domaines de la connaissance à peine explorés », « aux frontières de la science et de la tradition ». Vendu à un million d’exemplaires, il interroge : « Les fresques découvertes dans la grotte de Tassili, au Sahara, représentent notamment des personnages coiffés de casques à longues cornes d’où partent des fuseaux dessinés par des myriades de petits points […]. Et s’il s’agissait de la représentation de champs magnétiques ? ». Pour les auteurs pas de doute : les peintures sont une preuve parmi d’autres « des visites d’habitants de l’extérieur » sur notre planète.
Bergier et Pauwels firent de nombreux adeptes et leurs idées persistent toujours auprès d’une partie du public qui reconnaît, par exemple, dans la procession ci-dessous un autre groupe de Martiens. Plus « scientifiquement », cet art rupestre saharien dit des « têtes rondes » reste difficile à dater et à interpréter, d’autant que des études des années 1990-2000 ainsi que les aveux d’un ancien membre de l’équipe de fouille de Lhote ont montré qu’une partie des gravures ont été réalisées pendant les fouilles à l’insu du scientifique.
Les autres sont aujourd’hui datées de 5 000 à 6 000 ans avant notre ère. Elles pourraient évoquer des personnes portant des masques, exécutant peut-être des danses rituelles.
Ci-dessous :
– Une procession de « Martiens » à tête ronde sur une paroi de Tassili. © Patrick Grubban
– Henri Lhote devant des gravures rupestres en 1967 © gbaku
– Le « grand dieu » de Sefar. © DSstrech
– Des touristes devant le grand dieu. © DSstrech
Ce vieux monsieur respectable est Félix Faure, président de la République de 1895 à 1899. Plus que pour ses actions politiques, il est connu pour les circonstances de sa mort le 16 février 1899.
Ce jour-là, il fit venir, comme de coutume, sa maîtresse, Marguerite Steinheil, dans le salon bleu de l’Élysée. Au même moment, il terminait un entretien avec l’archevêque de Paris et le prince de Monaco venus intercéder pour le capitaine Dreyfus, la grande affaire judiciaire de l’époque.
Les discussions ayant sans doute refroidi ses ardeurs, le président prit une dose massive d’aphrodisiaque (son habituel à base de quinine ou bien un autre, plus puissant, à base de cantharide). Hélas, peu de temps après son entrée dans le salon où l’attendait son amie des cris, et pas de plaisir, se firent entendre.
Vous devinez la suite. Son chef de cabinet retrouva Félix Faure à l’agonie et dénudé sur un canapé. Selon la tradition, c’est une fellation qui aurait eu raison de son cœur déjà fragile.
Vous imaginez le scandale à l’époque…
Cette version des faits a d’ailleurs été très contestée par la suite: les tenant de la théorie du complot pensent que Félix Faure a été empoisonné par des Dreyfusards (des pro-Dreyfus) tandis que des historiens de la médecine penchent, plus sérieusement, pour un simple accident vasculaire cérébral sans rapport avec ses activités sexuelles. On ne saura sans doute jamais la vérité.
Ci-dessous:
– portait officiel de Félix Faure (Pierre Petit photographe)
– la mort de Félix Faure, représentée dans Le petit Journal
Né le 15 janvier 1785, William Prout était un savant britannique dont la spécialité était la chimie.
On lui doit, entre autres, beaucoup d’analyses des sécrétions des organismes vivants, dont il croyait qu’elles étaient produites par la ruptures des tissus (!). Ainsi, en 1823, il découvrit que les sucs de l’estomac renfermaient de l’acide chlorhydrique qui pouvait être séparé des sucs gastriques au moyen de la distillation. En 1827, ce fut lui qui établit la classification lipides, protides, glucides. Elle lui valut la médaille Copley de la Royal Society de Londres.
(Cet article est dédié à Thibaud De Rochebrune, mon futur co-auteur)
Ci-dessous :
William Prout d’après une miniature de Henry Wyndham Philips, XIXe siècle.