La Toussaint

Le 1er novembre, les catholiques célèbrent la Toussaint, la fête des tous les saints reconnus comme tels par l’Église ou restés inconnus.

Dès la fin de l’Antiquité, les saints étaient fêtés à Rome et en Orient mais le dimanche après la Pentecôte. Cette célébration demeure d’ailleurs dans les églises orthodoxes.

En Occident, la fête passa au 13 mai au VIIe siècle quand le pape Boniface IV transforma le Panthéon romain en église et le consacra à cette date à Sainte Marie et à tous les Martyrs. Il ne choisit pas cette date au hasard : le 13 mai était la date de la fête païenne des Lemuria pendant lesquelles on conjurait tous les mauvais spectres.

Pourtant, dès le siècle suivant, le pape Grégoire III dédia à son tour une chapelle de la basilique Saint-Pierre à tous les saints un 1er novembre et les célébrations furent déplacées à cette nouvelle date. Elles ne bougèrent plus. En 835, Grégoire IV ordonna avec succès que la fête soit célébrée dans toute la chrétienté.
Peut-être ce choix du 1er novembre est-il une conséquence de l’influence importante des moines irlandais à l’époque : ils auraient voulu remplacer la fête celte de Samain, marquant le début de la nouvelle année, par une fête catholique.
En 998, les moines de Cluny la firent suivre d’une fête des morts le 2 novembre.

Ci-dessous :
– L’Adoration de la Trinité par Albrecht Dürer, 1509-1511, Kunsthistorisches Museum, Vienna. Cette œuvre fut créée pour la chapelle de la Sainte Trinité et de tous les saints d’une institution charitable de Nuremberg.

Publié le Catégories Éphéméride
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La Guerre des mondes

Le 30 octobre 1938, Orson Wells racontait « La Guerre des mondes » sur le réseau radiophonique CBS et faisait souffler un vent de panique sur l’Amérique… enfin presque.

Wells n’en était pas à son premier forfait. Il avait déjà adapté sur les ondes « L’Île au trésor », « Jane Eyre », « Jules César », « Le Tour du monde en quatre-vingts jours » à la satisfaction de tous. Mais c’est la première fois qu’il se lançait dans un sujet de science-fiction.

Accaparé par le « Danton » qu’il répétait au théâtre, Wells laissa les scénaristes-adaptateurs de la « Guerre des mondes » travailler quasi-seuls. Le projet les intéressait peu et les premiers enregistrements furent très moyens. Wells décida alors de basculer l’histoire dans le présent et de rompre avec l’unité de lieu du roman.

Le 30 octobre, se faisant passer pour un présentateur de CBS qui interrompait le programme, Wells entama la dramatique radio et… terrorisa toute la côte ouest des États-Unis.

Enfin, pas tant que ça en réalité. Peu d’auditeurs écoutaient CBS ce soir-là. Il y avait des émissions très populaires à la même heure sur d’autres stations de radio. Et surtout, très peu d’auditeurs prirent l’émission au sérieux. Les prétendues scènes de paniques relatées par quelques journaux le lendemain furent sans doute inventées tout comme les soi-disant émeutes ou vagues de crises cardiaques. On est à un moment où le succès grandissant de la radio effrayait la presse et où tout semblait bon pour mettre en garde le public contre ce nouveau média envahissant.

Peu de gens prirent d’ailleurs ces nouvelles au sérieux à l’époque. Il fallut que, deux ans plus tard, un sociologue s’en empare et les « adapte » un peu pour étayer une théorie sur la psychologie des masses pour que tous se mettent à adhérer à la peur des Martiens. La légende était née. Elle ne fera que s’amplifier par la suite. Et Wells ne fera rien pour l’arrêter au contraire et elle fera beaucoup pour sa célébrité.

Ci-dessous, la une du New York times et une photo du jeune Orson Wells (© Costa/Leemage).

 

Astérix

Le 29 octobre 1959, apparait pour la première fois, le personnage d’Astérix.

René Goscinny et Albert Uderzo collaborent depuis le début des années 50, mais aucun de leurs projets n’a encore rencontré le succès.

En 1959, ils sont contacté par François Clauteaux, un publicitaire, qui veut lancer un journal pour la jeunesse : Pilote. Il leur demande de remplir les pages BD du magasine avec Jean-Michel Charlier.

Uderzo et Goscinny pensent d’abord adapter « le Roman de Renart », un ensemble d’histoires du Moyen-Âge mettant en scène des animaux, mais Raymond Poïvet, un ami dessinateur qui travaille pour le journal Vaillant, leur apprend que celui-ci a déjà publié une adaptation du Roman par Jean Trubert.

Les deux auteurs doivent repenser leur projet alors que le n°1 de Pilote doit sortir seulement deux mois plus tard. Goscinny pense alors à réaliser une BD sur le « folklore français ». Uderzo commence à énumérer les grandes périodes de l’Histoire de France et les deux hommes se rendent compte que celle des Gaulois est encore inexploitée.
Ensuite, comme le dit Goscinny : «  Le personnage (d’Astérix) a été inventé en deux heures par Uderzo et moi, dans un éclat de rire ! ». Uderzo lui donne un compagnon « bas de poitrine » et le tour est joué.

« Astérix le Gaulois » apparaît donc dans le n°1 de Pilote en octobre 1959. 300 000 exemplaires du journal seront écoulés et la série connaîtra plus tard un grand succès auprès des lecteurs.

Aujourd’hui 370 millions d’albums d’Astérix ont été vendus en 111 langues. La série a été déclinée en dessins animés, films, feuilletons radiophoniques, disques, jeux, parc de loisir…

Ci-dessous la couverture du Pilote du 1er avril 1965 :

La « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »

Le 28 octobre 1791, Olympe de Gouges présente la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » à l’Assemblée nationale. Tout autant qu’un plaidoyer en faveur de l’émancipation féminine, c’est une prise de position en faveur des droits humains et de leur universalisation.

Inspiré de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » d’août 1789, le texte met clairement en lumière à quel point la Révolution a jusque-là oublié d’étendre aux femmes les principes de liberté et d’égalité.

Pourtant, dès les cahiers de doléances, des rédacteurs demandent que les femmes soient représentées à l’Assemblée nationale voire entrent au gouvernement. En juillet 1790, Condorcet écrit un article qui reprend ces idées: «  Sur l’admission des femmes au droit de cité » et, un an plus tard, plusieurs pamphlets paraissent à nouveau pour réclamer l’égalité homme/femme en politique comme « Du Sort actuel des femmes » écrit par madame de Cambis.

Olympe de Gouges, comme ses prédécesseurs, part du principe que les femmes qui possèdent toutes leurs facultés intellectuelles, ont, par nature, les mêmes droits que les hommes.
Bien que convaincue de la supériorité de la « nature féminine » sur la « nature masculine » Olympe de Gouges n’exclut pas les hommes de son projet, au contraire, ils forment la moitié de la Nation aux côtés des femmes, tous étant sur un pied d’égalité. Le fameux « homme » de la « Déclaration des droits de l’homme » est remplacé chez elle, non par la femme, mais par « la femme et l’homme ». La femme ne dispose par ailleurs d’aucuns droits ni privilèges particuliers : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la Loi. » (art. 7).

Ainsi si la femme a les mêmes devoirs que l’homme, elle doit avoir les mêmes droits.
Comme le dit l’art.10, « La Femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Olympe de Gouges réclame donc pour elle la liberté, l’égalité, la sécurité, le même droit à la propriété, le même droit de résister à l’oppression… Cela implique une véritable révolution des mœurs à une époque où les femmes n’ont pas le droit de vote ni celui d’exercer des charges publiques ou d’entrer dans l’armée, et n’ont même pas un pouvoir égal à celui de leur conjoint dans la famille.

Inutile de dire que la « Déclaration des droits de la femme » est rejetée par l’Assemblée nationale. Des extraits en seront publiés seulement en 1840 et le texte dans son intégralité en 1986(!).


Ci-dessous :
– Portrait d’Olympe de Gouges
– Buste d’Olympe de Gouges avec sa Déclaration figurant dans la salle des Quatre-Colonnes du palais Bourbon (Assemblée nationale) depuis 2016.

 

Joyeux anniversaire la Terre !

Selon le Créationnisme Jeune-Terre, la Terre et le Ciel aurait été créés par Dieu… le 23 octobre – 4004 (c’est précis).

Cette croyance religieuse, la version la plus étroite du créationnisme, voit la Bible comme un livre à prendre strictement au pied de la lettre. La Génèse, le récit des origines, est interprétée de manière littérale. Livre « dicté par Dieu », elle ne peut contenir que des vérités absolues et définitives. Adam et Ève ont réellement habité le jardin d’Eden et y ont littéralement péché contre Dieu. Les fossiles et autres témoignages antérieurs au Ve millénaire avant notre ère sont interprétés soit comme des tentations sataniques destinées à perdre les hommes, soit comme un moyen choisi par Dieu pour éprouver la foi des fidèles. Toute évolution biologique ou géologique est donc niée.

Evidemment, les créationnistes entrent régulièrement en conflit avec les scientifiques dont les travaux et les découvertes sont incompatibles avec leur description du monde et de son histoire. Ces fondamentalistes s’opposent aussi à la lecture de la Bible de la plupart des Églises chrétienne d’aujourd’hui qui passe par l’exégèse, l’étude approfondie, critique et interprétative du texte et non son acceptation littérale.

Malgré son caractère absurde par bien des côtés, le créationnisme Jeune-Terre est validé par une partie toujours plus importante des Américains. Selon un sondage publié par Gallup en 2014, un Américain sur quatre pense que Dieu a créé l’Homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans, tandis que l’autre moitié adhère à l’idée d’une évolution guidée par Dieu d’une manière ou d’une autre. Une antithèse à la théorie darwiniste de l’évolution, pourtant admise par l’ensemble des scientifiques, et partagée par seulement 15 % des Américains !

Alix senator 8 : le premium

Après la couverture de l’édition classique du tome 8 d’ Alix Senator , voici celle de l’édition premium, toujours avec notre sénateur préféré sur son fier destrier.
Je vous montre aussi la première page du supplément sur Pétra, la cité cachée du désert.
C’est toujours avec Thierry Démarez aux croquis et toujours aux éditions Casterman.

 

Ursula K. Le Guin

Ursula Kroeber, future épouse de Charles Le Guin, est née le 21 octobre 1929 en Californie dans une famille d’anthropologues. Dès 11 ans, elle envoie une nouvelle au magazine Astounding Science Fiction (qui la refuse) et il lui faut attendre les années 60 pour commencer à publier régulièrement des histoires fantastiques.

Elle devient célèbre en 1969 avec « La Main gauche de la nuit » qui reçoit le prix Hugo. Dans ce roman, le Terrien Genly Ai rejoint la planète Nivôse pour convaincre ses dirigeants d’entrer dans une vaste organisation interplanétaire. Mais les habitants de ce monde sont très différents de ceux de la Terre : ils sont asexués sauf pendant une brève période mensuelle. Il leur pousse alors aléatoirement des organes sexuels féminins ou masculins. Tous sont parfois des « ils » et parfois des « elles ». Cette société ne connaît donc pas de genres différenciés. Cela trouble énormément le héros qui paraît également bien étrange aux yeux de ses hôtes : sexué et « homme » tout le temps, c’est un phénomène de foire pour eux.

Par la suite, Ursula Le Guin continue bien sûr à publier. Elle est notamment l’autrice de grands cycles de fantasy comme celui de Terremer ou celui de l’Ekumen (dont fait partie la Main gauche) mais aussi d’essais, de recueils de poésie, de littérature jeunesse…

Peu intéressée par les questions technologiques, elle s’interroge énormément sur la condition humaine, souvent par le biais de la sociologie ou d’anthropologie. Influencée par Charles Dickens, Virginia Woolf, Philip K. Dick ou encore… Charles Darwin, elle évite cependant la création de dystopies et leur préfère des utopies réalistes.
Pour citer Gérard Klein : « c’est en réintroduisant l’utopie dans la science-fiction, qui avait surtout cultivé l’anti-utopie, qu’elle affirme son ambition : faire ou plutôt refaire de la science-fiction une littérature expérimentale sur le terrain social et renouer par là avec la tradition de H.G. Wells. »

Ursula Le Guin écrit jusqu’à un âge avancé. En 2008, sort « Lavinia », son dernier roman dont l’héroïne est l’épouse… d’Énée, le prince Troyen venu en Italie dont je vous parle régulièrement, un roman que je n’ai pas encore lu (mais ça ne saurait tarder).

La romancière meurt finalement le 22 janvier dernier après avoir reçu cinq prix Hugo, six Nebula dix-neuf prix Locus et le National Book Award pour l’ensemble de sa carrière.

Saint Luc

C’est la fête de saint Luc aujourd’hui dans le calendrier catholique. Il a donné son nom à l’Ecole Supérieure des Arts de Bruxelles et à celle de Tournai où beaucoup d’auteurs de Bande Dessinée se sont formés.

Bien sûr, ce n’est pas par hasard. Saint Luc est le patron des artistes, des peintres… Dans Trois Christs, je me suis d’ailleurs amusée à donner son nom au sculpteur qui doit réaliser un bas-relief de la crucifixion à Lirey et qui finit par réaliser le fameux Saint Suaire.

Mais d’où vient ce lien entre le saint et l’Art ?

L’Histoire nous dit très peu de choses du vrai « Luc », le rédacteur de l’Évangile homonyme ainsi que des Actes des Apôtres. Tout juste pense-t-on qu’il a vécu à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ et qu’il maîtrisait autant la culture juive que la culture hellénistique.

La tradition chrétienne, largement remise en cause de nos jours, était plus prolixe sur lui : elle faisait de Luc un médecin originaire d’Antioche en Syrie… qui aurait peint plusieurs portraits de la Vierge.

Saint Luc dessinant la Vierge par Rogier van der Weyden, v. 1435–1440, Musée des beaux-arts de Boston, Massachusetts, États-Unis.

Des icônes lui furent même attribuées plus tard, bien qu’elles soient en réalité beaucoup plus récentes. En voici quelques exemples :

Milou se met à l’alpinisme

Vous avez ci-dessous les cartons de livres que j’ai reçus pour le Comité de sélection du Festival d’Angoulême en trois jours… Si si, en trois jours ! Et encore vous ne voyez pas les pdf.

Depuis début septembre, nous avons reçu environ 250 publications dont un tiers parues avant les vacances et qui auraient donc pu être envoyées bien avant.

C’est assez désolant pour la plupart de ces livres et leurs auteurs : est-ce que leurs éditeurs pensent vraiment qu’on va avoir le simple temps matériel de tous les lire ? Je ne peux que promettre d’au moins tous les feuilleter et d’en lire quelques pages… Et je ne peux qu’espérer qu’en étant sept à faire cela dans le comité, nous ne manquerons pas la perle rare.