Le jaune : symbolique d’une couleur

Le mot « jaune » vient du latin « galbinus » dérivé de « galbus » qui signifie déjà vert clair, jaune.

Dès le Moyen Âge, on différencie en Occident deux types de jaune : celui qui tire vers l’orangé ou le doré d’un côté et celui qui tire vers le vert de l’autre.
Si l’or est souvent utilisé dans les icônes ou les représentations de saints, le jaune éteint a, dès cette époque, une forte connotation négative. Ainsi, Judas, le compagnon du Christ qui le livre à ses bourreaux, est représenté avec une robe jaune. De même Ganelon, le chevalier félon, a une livrée jaune.

Depuis cette idée de trahison est restée collée au jaune : le « jaune », c’est toujours l’ouvrier briseur de grève, qui trahit ses camarades.

A cela s’ajoutent d’autres symboliques tout aussi déplaisantes : le jaune est la couleur des cocus trahis par leurs conjoints, des colériques que la bile jaune de la théorie des humeurs rend agressifs et violents, du rire jaune embarrassé ou honteux, du teint jaune des malades… On a l’embarras du choix !

Et ce ne sont pas les quelques utilisations positives de cette couleur comme le maillot jaune cycliste qui suffisent à la réhabiliter : le jaune reste encore actuellement la couleur la moins appréciée des Français
(cf Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs, Paris, Éditions du Panama, coll. « Points », 2005).

 

Milou suit les Traces de la Grande Guerre

Après m’avoir courageusement apporté mon carton d’exemplaires d’auteur, Milou découvre avec autant de plaisir que moi le collectif Traces de la Grande Guerre ( Éditions de la Gouttière) et plus particulièrement Guerre éternelle, le 8 pages réalisé avec les autres membres de l’Atelier virtuel : Denis Bajram, Malo Kerfriden, Thibaud De Rochebrune, Ronan Toulhoat, Julien Carette, Stef Djet, Nicolas Siner, Christelle Robin, Alexis Sentenac, Brice Cossu, Johann Corgié, Yoann Guillo.

Gueule cassée

On commémore ce 11 novembre l’armistice de la Première Guerre Mondiale.
S’il y a bien un monument aux morts qui symbolise pour moi toute l’horreur sans fin de la guerre, c’est bien celui de Trévière près de chez nous. Et encore les photos ne suffisent pas à rendre le saisissement que l’on éprouve devant l’affreuse mutilation de la statue.

« Le monument aux morts de Trévières est un des plus émouvants de Normandie. Sculpté en 1920 par le sculpteur local Edmond de Laheudrie (1861-1946), il fut endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale par un éclat d’obus qui arracha la partie inférieure du visage de la statue. Cette femme, qui à l’origine représentait la victoire, est devenue symbole des gueules cassées de la guerre 14-18. »

Photo © Serge Philippe Lecourt

Pétain et Hitler à Montoire

La poignée de main entre Philippe Pétain et Adolf Hitler le 24 octobre 1940 à Montoire.

Dans le discours radiodiffusé qui suivit l’entrevue, le maréchal affirma entrer de son plein gré, « dans l’honneur », « dans la voie de la collaboration. »

Au moins 76 000 Juifs parmi lesquels 11 000 enfants, non réclamés au départ par les Allemands, ont été déportés de France sous l’Occupation, à 80 % après avoir été arrêtés par la police française du maréchal. Un tiers avait la nationalité française. Seuls 3 % survécurent aux déportations dans les camps de concentration.

Sans compter toutes les autres victimes.

Pétain fut ensuite frappé d’indignité nationale par arrêt du 15 août 1945. Il fut condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort.
Sa peine fut commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, alors chef du Gouvernement provisoire de la République française.

Là haut…

« Plus près de toi, mon Dieu »

Ce matin, ont commencé les travaux visant à sécuriser les boules en pierre situées à la base des croix des parties sommitales de la cathédrale de notre bonne ville de Bayeux par la mise en place de dispositifs en fer forgé.

Les très riches Heures : novembre

Vous n’espériez pas y échapper, n’est-ce pas ?

Ce mois-ci, les très riches Heures du duc de Berry représentent une scène de glandée. le paysan donne des coups de bâton dans les branches des chênes pour faire tomber les glands et nourrir son troupeau de cochons qui, abattu et salé, le nourrira tout l’hiver.
En général, cette activité est autorisée par le seigneur qui possède le bois de la Saint-Rémi, le 1er octobre, à la Saint-André, le 30 novembre.

Le paysage vallonné qui se trouve à l’arrière-plan est parfois rapproché de celui de la Savoie. Cette illustration n’aurait alors pas été réalisée par les frères Limbourg pour le duc de Berry mais par leur successeur, Jean Colombe, alors au service de Charles 1er de Savoie.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

un étonnant “homme zodiacal”

Jour des défunts

ou Commémoration des fidèles défunts. Cette fête catholique du 2 novembre est souvent confondues avec celle de la Toussaint qui a lieu normalement la veille.

Comme le 1er novembre est férié en France, on a pris l’habitude d’aller déposer des fleurs, en général des chrysanthèmes, sur les tombes ce jour-là. Elles remplacent les flammes des bougies depuis le XIXe siècle et surtout depuis 1919. Cette année-là, Clemenceau invita les Français à aller fleurir les tombes des soldats morts pendant le 1ère Guerre Mondiale, le 11 novembre. On glissa ensuite du 11 au 2 novembre tout en fleurissant de plus en plus de sépultures.

La fête elle-même est beaucoup plus ancienne. Elle fut instituée par Odilon, abbé de Cluny, en 998 pour demander à Dieu de délivrer les âmes des Chrétiens du Purgatoire, l’endroit où elles se purifient et expient leur péchés avant d’accéder au paradis.
Approuvée par la pape Léon IX au siècle suivant la commémoration des défunts se répandit ensuite dans toute la Chrétienté.

Ci-dessous :
– La Toussaint par Emile Friant, 1888, Musée des Beaux-Arts de Nancy. (Pour ceux qui sont de Nancy, comme moi, c’est le cimetière de Préville qui est représenté)