L’actualité

La canicule, cette petite chienne

Un curieux vient de me demander si le mot « canicule » avait un rapport avec « canis », le chien en latin. Eh bien oui.

« Canicula » est le diminutif féminin de « canis », cela veut dire littéralement « petite chienne ». Depuis le 1er siècle avant Jésus-Christ, les Romains nomment ainsi l’étoile Sirius qui fait partie de la constellation du Grand Chien.

En Europe, « Canicula » se lève et se couche en même temps que le soleil entre le 24 juillet et le 24 août. Les savants de l’Antiquité ont donc fait très tôt le rapprochement entre ces mouvements de l’étoile et la venue des grandes chaleurs.
Pline l’Ancien écrit ainsi dans son Histoire Naturelle : « Quant à la Canicule, qui ignore que, se levant, elle allume l’ardeur du soleil ? Les effets de cet astre sont les plus puissants sur la terre : les mers bouillonnent à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s’agitent. Les chiens aussi sont plus exposés à la rage durant tout cet intervalle de temps ; cela n’est pas douteux. »
A la suite des savants, les poètes férus d’astronomie reprennent le motif de la canicule et de ses conséquences néfastes dans leurs vers. Horace parle même de « la rouge Canicule qui fera éclater les muettes statues ».

Pour contrer cette calamité estivale, une seule solution est alors proposée : sacrifier des chiennes rousses lors de la fête de l’Augurium canarium.

Ci-dessous, des chien.ne.s roux.sses qui n’ont rien de romain.e.s mais que j’ai trouvés mignon.ne.s. (La prochaine fois, je fais un article en rapport avec les chatons… ou les pandas…)

Publié le Catégories Éphéméride, Histoire antique
Partager LinkedIn

Jeanne d’Arc sur France Culture

Avis à la population !

Les 7 et 8 août prochain, vous pourrez m’entendre ainsi que Jeanne Puchol vous parler de notre sorcière bien aimée, de Moi, Jeanne d’Arc,  dans la Grande Traversée, l’émission estivale de France Culture diffusée de 9h à 11h et de 22h à minuit.

Notre interview commune sera diffusée dans le cadre des émissions consacrées à “Jeanne d’Arc, une rencontre ” du 6 au 10 août.
Nous participons à l’épisode 2 : l’âme de Jeanne, et l’épisode 3 : Jeanne de fer.

Pour en savoir plus l’album, vous pouvez bien sûr aller sur la page dédié de ce site mais aussi sur celui de notre éditeur Les Ronds dans l’O ici : Moi, Jeanne d’Arc

 

 

Hercule et l’adjudant Gerber

Vous l’avez échappé belle. Je suis tombée hier soir sur une scène des Gendarmes de Saint-Tropez dans laquelle l’adjudant Gerber (Michel Galabru) se rêve en légionnaire romain soumettant des esclaves blondes et dociles (!), mais je n’ai pas trouvé d’images suffisamment définies pour vous le montrer ici aujourd’hui.
Pour compenser ma frustration, voici l’affiche d’Hercule, terreur des Barbares, sorti en 1959 qui se situe dans le même esprit. Mais, bon, là c’est Steve Reeves qui endosse le pagne du héros.

Les Très riches Heures : Août

Voici le folio du mois d’août des Très riches Heures du duc de Berry. Comme je vous l’expliquais le 1er juillet, ce livre d’heures contient un calendrier avec tous les rites chrétiens annuels. Commandé par Jean de Berry (1340 – 1416), il ne fut terminé qu’après sa mort vers 1485-86.

La page dédiée à août montre à l’arrière-plan le château d’Étampes (Essonne) dont le donjon ou tour de Guinette est toujours debout de nos jours. Le duc de Berry l’acheta à la mort du comte d’Etampes et l’offrit au mari de sa petite-fille. Une interprétation fait donc des personnages nobles du premier plan le duc et ses petits-enfants. Mais cette identification est très discutée.

Derrière ces figures aristocratiques, on voit des paysans se livrant aux travaux des champs ou se baignant dans une rivière. Leur nudité est parfois interprétée comme une manière de les montrer comme des êtres vulgaires et grossiers. On aurait alors une opposition claire entre les nobles et les paysans qui serait un reflet de l’idéologie du commanditaire du livre d’heure. Jean de Berry idéaliserait les aristocrates mais mépriserait les paysans.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

Un étonnant “homme zodiacal”

Richard Blade et saint Erasme

(âmes sensibles s’abstenir)

Ou la rencontre inattendue de la littérature populaire et de la culture classique.

La nuit dernière, je me suis livrée au plaisir (un peu) coupable de lire Les adorateurs de Dshubba, une aventure de Richard Blade, voyageur de l’infini.

Dans un des premiers chapitres, un « brigand du désert » subit une des séances de torture les plus explicites que j’ai lues depuis un moment. Il faut ce qu’il faut. Passé le « Ah mais c’est dégoutant ! » de rigueur pour se donner bonne conscience dans ces cas-là et pouvoir continuer sa lecture, je me suis rendue compte que le supplice de ce pauvre pillard était directement inspiré de celui qui coûta la vie… à saint Érasme.

Selon l’hagiographie, saint Érasme de Formia était l’évêque de cette ville de Campanie (Italie) au 3è siècle. Il fut persécuté par les empereurs romains Dioclétien et Maximien Hercule. Tour à tour, il fut jeté dans une fosse avec des serpents, couvert d’huile bouillante et de de souffre, plongé dans un bain bouillant, enfermé dans une armure de métal brûlant puis dans un tonneau avec des pointes saillantes qui fut roulé à bas d’une montagne. Et ce n’est pas fini : ses dents furent arrachées, ses doigts cloués; il fut encore enduit de poix et enflammé… Je vous passe le reste : ça devient répétitif. Mais il survécut à tout et, bien sûr, ne cessa pas de vouloir convertir les habitants de l’empire au christianisme.

C’est alors que, pour s’en débarrasser définitivement, un Romain eut une idée très dégout… originale. C’est elle qui est reprise dans Blade. On ouvrit largement le ventre du saint et ses intestins furent enroulés autour d’un cabestan de navire.
Plus tard, saint Erasme devint le patron des marins mais on le pria aussi pour éviter les maladies intestinales et assister les femmes souffrant pendant leur accouchement.
En 1628, le peintre Nicolas Poussin illustra même cette scène pour la basilique Saint Pierre de Rome pour orner un autel consacré au saint. Vous pouvez admirer son tableau ci-dessous.

Paris-Brest-Paris

Aujourd’hui le tour de France arrive sur les Champs Élysées mais j’avoue que, quand on me parle de vélo, je pense surtout… pâtisserie.

Plus exactement, je pense au Paris-Brest, ce délicieux gâteau à la crème pralinée en forme de roue de vélo. Ce n’est pas une coïncidence. En 1910, Louis Durand, pâtissier à Maisons-Laffite, créa le Paris-Brest en hommage à la course cycliste Paris-Brest-Paris.

Longue de 1 200 km, elle se déroula de 1891 à 1951. La première année vit l’apparition du pneumatique démontable pour vélo. le vainqueur Charles Terront roula sans dormir pendant 71h22, laissant le second à plus de 8 heures derrière lui et le dernier à plusieurs jours.
C’était une autre époque.