Les Très Riches Heures : Avril

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojda

Selon le poète latin Ovide, avril était le mois de Vénus et son nom venait de la version grecque de celui de la déesse de l’Amour : Aphrodite.

Peut-être est-ce pour cela qu’une scène de fiançailles illustre le mois d’avril dans Les Très Riches Heures du duc de Berry. Sur la gauche, on voit un jeune couple échanger des anneaux. On ignore s’il s’agit de la fille ou de la petite-fille du duc et de leur futur mari.

A côté d’eux, des suivantes cueillent des fleurs devant un château, celui de Dourdan ou celui de Pierrefonds.


Dans les Très Riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

Un étonnant « homme zodiacal »

Poisson d’avril

On fait des farces à ses amis le 1er avril depuis au moins le XVIIe siècle. Mais l’origine de cette pratique est inconnue. Deux siècle plus tôt, un « poisson d’avril » est un entremetteur ou un valet qui porte les billets doux de son maître à l’heureuse élue. Rien à voir donc !

Depuis, on a cherché beaucoup d’explications. Le 1er avril aurait été le premier jour de la pêche au Moyen-Âge ou bien une reprise des « Hilaria », des fêtes romaines pendant lesquelles on jouait des satires et des farces, ou encore un moyen de marquer la fin du Carême et de l’obligation de manger du poisson. On a pensé aussi à la sortie du signe zodiacal des Poissons.
Bref, le mystère reste entier.

 

La planète Vulcain

Lithographie du système solaire of E. Jones & G.W. Newman, Librairie du Congrès.

Fin mars 1859, l’astronome Urbain Le Verrier, découvreur de Neptune, est face à une énigme : le mouvement de Mercure autour du Soleil diffère légèrement de celui prévu par la mécanique newtonienne qui fait référence à l’époque. Et si une planète encore inconnue existait entre les deux corps célestes et influençait Mercure ? Censée être l’astre le plus chaud et le plus volcanique du système solaire, ce serait la planète… Vulcain.

Surprise, c’est un amateur, Edmond Modeste Lescarbault, médecin à Orgères, qui vient confirmer l’hypothèse de Le Verrier : le docteur a, dit-il, observé une tache noire passant devant le Soleil, autrement dit, le transit d’une nouvelle planète devant notre étoile ! Satisfait d’avoir eu raison, Le Verrier présente la découverte de Lescarbault à l’Académie des Sciences dès janvier 1860.

Malheureusement, Le Verrier et ses successeurs échouent ensuite à observer Vulcain. Des expériences sont menées en vain jusqu’à 1974. Il faut bien se rendre à l’évidence : la planète n’existe pas. Quant aux « anomalies » de mouvement de Mercure, elles n’existent pas non plus : elles sont expliquées dès 1916 par Albert Einstein grâce à la théorie de la relativité générale.

Mais cela n’empêche pas les auteurs de fiction de s’emparer de la planète fantôme. Le Docteur Who y poursuit les Daleks dans un épisode de 1966 et, la même année, Gene Roddenberry donne le nom de Vulcain à la lointaine planète d’origine de l’énigmatique M. Spock.

Image promotionnelle de Leonard Nimoy en M. Spock pour la série originelle Star trek, 1967..

 

Marina Raskova

Marina Raskova, 28 mars 1912 – 4 janvier 1943 (Stalingrad).

Aviatrice soviétique, fondatrice de l’escadron des « sorcières de la nuit », constitué exclusivement de femmes et spécialisé dans les attaques nocturnes des positions allemandes à Stalingrad. Une héroïne de l’URSS quasiment au sens mythologique du terme.

Sanguinaria

Tous les 24 mars, avaient lieu les Sanguinaria, la fête d’Attis, un dieu oriental très important dans Alix Senator. Ce jeune prince était le modèle des galles, les prêtres de Cybèle dont Khephren, le fils d’Alix et d’Enak devient bien malgré lui l’avatar.

Les deux pages ci-dessous vous raconte son mythe.
Sa fête est d’abord une journée de deuil pendant laquelle les fidèles jeûnent et les galles se flagellent et se tailladent les bras. C’est aussi ce jour-là que ceux qui veulent les rejoindre participent aux rituels d’auto-castration.

Mais, dès le lendemain, tous retrouvent leur joie et célèbrent par des chants et des banquets la résurrection d’Attis aux côtés de la Grande Déesse. Le jeune homme est avant tout une divinité de la végétation qui meurt et renaît symboliquement à chaque début de printemps.

Au 1er siècle de notre ère, son culte à mystère devint l’un des plus importants de l’empire romain.

Pour en savoir plus sur Attis, Cybèle, les galles, vous pouvez aller sur le site Alix senator ou, pour ceux qui l’ont, lire le cahier premium du tome 5 sur les divinités orientales.

Flore

Pour célébrer le printemps, une fresque du 1er siècle italien représentant la déesse Flore.
Selon certains auteurs, elle était à l’origine… une prostituée richissime qui aurait légué toute sa fortune à Rome et que la ville aurait remercié en la divinisant. Ça laisse un peu rêveur…

Equinoxe ?

Hier, c’était l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère nord de la Terre.

« Équinoxe » vient des mots latins « aequus » (égal) et « nox » (nuit) car ce jour-là de l’année le jour et la nuit ont la même durée.
En effet, l’axe de rotation de la Terre est incliné par rapport au Soleil. Pendant la moitié de l’année, l’hémisphère nord de notre planète est orienté vers son étoile alors que, durant l’autre moitié, c’est son hémisphère sud. L’équinoxe marque donc le moment où le Soleil éclaire pareillement les deux hémisphères en étant juste au-dessus de l’équateur.

Je m’excuse par avance auprès des platistes que j’aurais pu choquer par ce statut.

© CC BY-SA 1.0

Le printemps sacré

Aujourd’hui, c’est le premier jour du printemps. C’est l’occasion de vous parler d’une coutume antique aussi brutale qu’étonnante : le printemps sacré, « ver sacrum » en latin.

Il s’agit d’une pratique expiatoire attestée en Italie et parmi les peuples indo-européens au début de l’Antiquité. Quand un désastre militaire ou une famine advenait, on cherchait à se concilier les dieux en leur consacrant tout ce qui naissait dans l’année : les récoltes, les animaux mais aussi les enfants. Ils devenaient « sacrés » et n’avaient plus leur place dans la communauté. Arrivés à l’âge adulte, ils étaient donc chassés de leur cité et devaient aller ailleurs fonder la leur.

Cette mesure brutale en évitait peut-être une autre encore pire : leur sacrifice aux dieux. Sans doute aussi était elle une forme de régulation démographique, même si cet aspect n’est pas mis en avant. Le géographe Strabon parle ainsi de jeunes Sabins consacrés à Mars qui leur envoya un taureau pour les guider vers le sud. Là, après avoir vaincu et chassé la population locale, ils sacrifièrent l’animal au dieu et devinrent le peuple samnite.

Ces rites très violents perdurèrent ensuite à Rome sous une forme atténuée. En 218 avant notre ère, après la défaite de Trasimène contre Carthage, on consacra tout aux dieux sauf les chiens, les chevaux et bien sûr les enfants.

Ci-dessous : le sacrifice d’un taureau dans Alix senator, tome 3.

Joseph et Georges

Aujourd’hui, c’est la saint Joseph : les catholiques fêtent l’époux de la vierge Marie et le père nourricier du Christ. Ce personnage qui apparaît tardivement dans les Évangiles de Matthieu et de Luc fut longtemps jugé très secondaire par l’Eglise (voire embarrassant: quelles ont été exactement ses relations avec la Vierge ?).

Ce n’est qu’au XVIe et surtout XVIIe siècle que son culte prend de l’ampleur. Et c’est pourquoi je vous en parle aujourd’hui : Georges de La Tour, que j’aime tant, lui a dédié deux de ses tableaux :

– L’Apparition de l’ange à Joseph, vers 1640, conservé aux Musée des Beaux Arts de Nantes. On y voit l’ange Gabriel sous la forme d’un enfant avertir Joseph en rêve que sa femme attend un enfant conçu par l’Esprit saint et destiné à laver le monde de ses péchés.

– Saint Joseph charpentier, vers 1645, conservé au Louvre. Joseph, censé exercé le métier de charpentier, perce un trou dans un morceau de bois sous les yeux de Jésus enfant qui l’éclaire déjà de sa bougie, comme il est censé devenir plus tard la « lumière du monde ».