Preview Alix Senator 8 : les premières pages

Après la couverture de la Cité des poisons, voici les cinq premières pages du prochain Alix Senator. Vous pourrez le lire en entier dès le 21 novembre.

Traces de la Grande Guerre

Et voilà, le bébé est né : le collectif Traces de la grande Guerre édité par La Gouttière est arrivé dans toutes les bonnes librairies de France et d’ailleurs ce vendredi.

J’y ai commis Guerre éternelle, une histoire de 8 pages sur les guerres qui ont ravagé sans cesse ma Lorraine natale.
Elle a été illustrée par le reste de l’Atelier virtuel :
Aux dessins : Denis Bajram, Brice Cossu, Julien Carette, Johann Corgié, Stef Djet, Malo Kerfriden, Christelle Robin, Thibaud De Rochebrune, Alexis Sentenac, Nicolas Siner, et Ronan Toulhoat
A la couleur : Yoann Guillo

Les Très Riches Heures : octobre

Le 1er jour d’un nouveau mois ramène les Très Riches heures du duc de Berry.

Ce mois-ci, nous nous trouvons au bord de la Seine. Au premier plan, des paysans sèment des graines et veillent à les faire bien pénétrer dans la terre : c’est le rôle de la herse que tire l’homme à cheval. Derrière eux et l’épouvantail habillé en archer, on distingue des bourgeois qui se promènent au bord du fleuve. Curieusement, c’est la seule fois que ce groupe social est représenté dans le livre.

Mais bien sûr ce qu’on remarque le plus dans cette scène, c’est le château à l’arrière-plan : le palais du Louvre vu depuis l’hôtel de Nesle, la maison du duc. Le palais est représenté tel qu’il fut reconstruit par le roi Charles V, le frère aîné du duc. Fils, frère et oncle de souverain, ce dernier semble apprécier la représentation des résidences royales : le palais de la Cité et le château de Vincennes apparaissent aussi dans les miniatures.

Au total, 9 peintures sur 12 du calendrier montrent des châteaux de manière détaillée, un peu comme s’ils étaient des sujets, des personnages à part entière. La plupart ont des liens plus ou moins directs avec le duc et/ou sa famille. Ce sont leurs possessions ou des bâtiments sur lesquels ils sont intervenus.

C’est aussi le cas d’une partie des édifices religieux représentés à l’occasion de fêtes particulières. Ainsi le folio correspondant à la fête de la Présentation de la Vierge au temple (21 novembre) représente la façade de la cathédrale Saint-Etienne de Bourges avec la fenêtre et le pignon réunissant les deux tours que le duc avait fait ajouter.

Mais d’autres miniatures ne sont là qu’en écho aux célébrations qu’elles évoquent et pour le plaisir des yeux bien sûr, comme celle de la Fête de l’archange (29 septembre) représentant le Mont Saint-Michel que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer aussi.

(Si certains d’entre vous s’intéressent à ce qui se passe dans le ciel de la miniature, j’en ai parlé mois dernier : Les très riches Heures: Septembre)

 

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

un étonnant “homme zodiacal”

Caius Octavius

Naissance du futur Auguste

Le 9 des calendes d’octobre 63 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire le 23 septembre pour nous, naît dans une modeste propriété du Palatin, le petit Caius Octavius.

Sa famille paternelle n’est pas romaine de souche. Elle vient de Vélitre, dans le Latium. Le bébé porte le même nom que son père, un sénateur de fraîche date – comme Alix — qui a réussi à épouser Atia Balba Caesonia, la fille d’une noble famille romaine. Quelques jours plus tard d’ailleurs, l’oncle de la jeune femme, l’ambitieux pontife Jules César, va s’affirmer dans le champ politique comme le premier représentant du parti des « populares », des réformistes qui tombent parfois dans la populisme. Il ne sait pas encore qu’il adoptera son petit-neveu une vingtaine d’années plus tard ni que celui-ci réalisera son rêve de domination en devenant Auguste, le premier empereur romain.

Rencontre avec Livie

Entre temps, un autre 23 septembre, celui de 39 av. J.-C., Caius Octavius, a rencontré la femme de sa vie : Livia Drusilla. A priori, ils n’ont pas grand chose en commun. Elle appartient à la plus haute aristocratie romaine et elle a pris encore récemment le parti de Marc Antoine, le meilleur ennemi d’Octavien. De plus, ils sont mariés tous les deux. Mais aucun de ces « détails » ne va les arrêter. Coup de foudre, coup politique ou les deux, Octavien répudie son épouse dès octobre, le jour même où elle accouche de leur fille Julia, et épouse Livie en janvier suivant. Elle est encore enceinte de son précédent mari. L’enfant naît en avril et la plaisanterie se répand dans Rome que les gens bénis de la Fortune peuvent avoir un enfant en trois mois… L’avenir leur donnera plus que tort: Livie et Auguste n’auront jamais d’enfants ensemble.


Ci-dessous :
– Buste d’Octavien jeune, musée archéologique national d’Aquilée. © Wolfgang Sauber
– Statue de Livie représentée en Ops, la déesse romaine de la fertilité. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
– Livie et Auguste dans Alix senator, dessin de Thierry Démarez, éditions Casterman

 

 

Voodoo child

Le 18 septembre 1970, Jimi Hendrix était retrouvé mort dans sa chambre du Samarkand Hotel de Londres. Il avait sans doute succombé à une asphyxie après une overdose de barbituriques mélangés à de l’alcool.

Ce triste anniversaire est surtout pour moi l’occasion de publier ici quelques pages de « Voodoo child:The Illustrated Legend of Jimi Hendrix » de Martin I. Green, illustré par le génial Bill Sienkiewicz en 1995.Eux-mêmes décrivent cet album hommage comme “not so much outright biography as speculative fantasy”

Speculoos, latin et gourmandise

Bon, j’ai craqué 🙂 , j’ai rapporté de Bruxelles ma gourmandise belge préférée, celle qui faisait la joie de mes « petits cafés » quand j’habitais près du Manneken-Pis avec Denis : des speculoos de la maison Dandoy (non, je n’ai pas d’action chez eux).

Les speculoos sont des biscuits à base de farine, de beurre et de cassonade (d’où leur couleur traditionnelle brun foncé) aromatisés aux épices: canelle, muscade, girofle, gingembre, sésame… Ils sont peut-être les lointains descendants des biscuits au miel que les Romains s’offraient en guise d’étrennes chaque début d’année et qui avaient la forme de l’un de leurs dieux. Les speculoos, eux, étaient à l’origine offerts aux enfants pour la fête de saint Nicolas (le 6 décembre) et avaient souvent la forme de ce personnage.

D’ailleurs, « speculoos » viendrait peut-être du latin « speculum », « miroir », comme si le biscuit était le reflet du saint qu’il représente. Une autre origine possible du nom est le latin « speculator », « surveillant » utilisé pour désigner les évêques comme saint Nicolas qui était évêque de Myre. Plus prosaïquement, « speculoos » pourrait venir aussi de « species », « épices » toujours en latin.


Ci-dessous :

  • Speculoos traditionnel et speculoos à la vanille
  • Fabrication du speculoos avec le pressage de la pâte dans un moule en creux

Anniversaire Alix à Bruxelles : les images

Les jours derniers, j’étais à Bruxelles pour la Fête de la BD et surtout l’anniversaire de mon sénateur préféré (70 ans déjà !). L’exposition réalisée à Angoulême s’est pour l’occasion déplacée dans le somptueux écrin du Musée Art et Histoire de Bruxelles où vous pouvez la voir jusqu’au 16 janvier prochain. Parallèlement, vous pouvez aussi aller découvrir les planches du dernier album de la série réalisées par David B et Giorgio Albertini jusqu’au 14 octobre au Centre Belge de la Bande dessinée.

Voici un petit reportage photo sur tous ces événements :

 

 

Vous avez dit barbares ?

La Normandie existait avant les Vikings et Guillaume le Conquérant, si si je vous assure.

Je suis allée hier voir une jolie exposition qui le prouve au Musée de Normandie de Caen : « Vous avez dit barbares ? ». On y découvre de très nombreux objets datant du Vè au VIIIè siècle, de l’arrivée des peuples « barbares » en Gaule (406) à la fin de l’époque mérovingienne. Les représentations de Mithra côtoient les armes, les objets de la vie quotidienne et les bijoux (je vous recommande les boucles de ceinture par exemple, je serais bien repartie avec l’une d’elles)… Et ne vous laissez pas arrêter par l’affiche: l’expo concernent aussi bien la vie des hommes que celle des femmes.
Le billet ouvre aussi l’entrée des collections permanentes du musée. Je vous recommande la salle sur la Normandie avant les Romains et ses magnifiques casques en bronze.