Très riches Heures du duc de Berry : les frimas de février

Je ne vais pas attendre à nouveau la fin du mois pour vous montrer cette miniature. Totalement opposée à celle du mois de janvier qui offrait un duc de Berry donnant un somptueux festin pour des invités de marque, elle montre des paysans passer tant bien que mal l’hiver.

Le soleil, toujours présent dans le ciel sous la forme d’un Apollon inspiré de l’art byzantin, n’arrive pas à réchauffer le paysage de neige, un des premiers de la peinture médiévale.

Les châteaux habituels ont laissé la place à une ferme avec une bergerie, un pigeonnier et quatre ruches. Dans la maison, des personnages se réchauffent devant le feu. Un jeune couple soulève ses vêtements pour mieux profiter des flammes et les sexes des deux personnages sont clairement visibles. Certains critiques y ont vu une volonté des frères Limbourg, les auteurs de la peinture, ou de leur aristocratique commanditaire de ridiculiser ces pauvres gens. Leur grossièreté supposée, leur manque de pudeur les rapprocheraient symboliquement des animaux qu’ils côtoient. En tout cas, on est bien loin de l’image flatteuse donnée des nobles dans les autres mois de l’année.

Cette miniature semble avoir bien influencé les enlumineurs postérieurs.
Ci-dessous, à côté d’elle, vous pouvez voir une peinture sortie du Bréviaire Grimani réalisé entre 1510 et 1520 et rapidement entré dans la famille éponyme avant d’être légué à la république de Venise où il se trouve toujours aujourd’hui.


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La Chandeleur

Aujourd’hui, comme tous les 2 février, c’était la Chandeleur, la fête des crêpes mais aussi des chandelles.

Selon la tradition, c’est le pape Gélase 1er qui, en 472, a mené la première procession aux flambeaux un 2 février. À cette date, les Chrétiens célébraient la Présentation de Jésus au Temple et la Purification de la Vierge. Dans le récit biblique, quarante jours après son accouchement, Marie, comme toutes les mamans juives qui venaient d’avoir leur premier garçon, offrit un sacrifice à son Dieu et lui présenta son fils. Au Temple, elle fut reçue par Siméon, un vieillard, qui reconnut dans le nouveau-né la « lumière d’Israël ».

Ces idées de « lumière » et de « purification » étaient présentes aussi dans les fêtes religieuses d’autres cultures célébrées en février. « Februarius », février en latin, est d’ailleurs dérivé du verbe « februare » qui veut dire « purifier ». Chaque 15 février avaient lieu à Rome les Lupercales, des fêtes qui visaient à purifier la ville et à lui assurer une année de prospérité. De même, les Celtes célébraient au début du mois, la déesse Brigit (devenue la sainte Brigitte fêtée… le 1er février) qui devait purifier les champs et y ramener la fertilité.

Je vous laisse apprécier le fait que les femmes venant d’accoucher ainsi que la terre nourricière devaient être purifiées… D’autant que ces cérémonies prenaient parfois un tour extrêmement violent comme les Lupercales dont je vous reparlerai sans doute ou les fêtes de l’ours célébrées à l’origine chez les Germains ou les Scandinaves. La sortie du plantigrade de son hibernation hivernale marquait le retour de la lumière. Elle était fêtée par des déguisements en ours, des feux de joie… et des simulacres d’agressions sexuelles qui dégénéraient à l’occasion en vrais viols.

Pour le pape et les évêques chrétiens, mettre en avant la fête des chandelles, c’était autant lutter contre le paganisme que contre ces violences ritualisées. Mais, me direz-vous, on est toujours loin des crêpes. Pas tant que cela en fait. La tradition raconte que c’est le même pape, Gélase 1er qui institua les processions aux flambeaux et les crêpes. Il faisait distribuer ces gâteaux aux pèlerins qui étaient arrivés trop tard à Rome pour y fêter Noël. Rondes et dorées, les crêpes rappellent, comme les galettes des rois, le soleil et sa chaude lumière. De plus, les paysans les confectionnaient avec de la farine provenant de leur récolte précédente alors même qu’ils entamaient les semailles d’hiver qui devaient leur amener la suivante. C’était à nouveau un rituel liant retour de la lumière et de la fécondité, mais beaucoup plus pacifique que les précédents.

Ci-dessous :
– La présentation de Jésus au Temple, fresque de Fra Angelico, vers 1437-1446, Florence.
– Crêpes de la Chandeleur ©Helena-Zolotuhina

Très riches Heures du duc de Berry : le festin de janvier

Mieux vaut tard que jamais : voici l’illustration du mois de janvier des Très Riches heures du duc de Berry.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda
Le duc lui-même est représenté sur la droite, en bleu, avec une coiffe en fourrure brune. A côté de lui, on voit l’inscription « Approche approche », sorte de « bulle » avant l’heure et, effectivement, des proches, prélats et laïcs avancent vers lui.
Devant la table, deux serviteurs, des écuyers tranchants (chargés de découper la viande) portent l’écharpe blanche des partisans des Armagnacs.
La France est alors en pleine guerre civile. Suite à la folie du roi Charles VI, le pays est dirigé par un conseil de régence. Outre la reine Isabeau, ses membres les plus influents sont Jean sans Peur, duc de Bourgogne, et Louis d’Orléans, frère du souverain et gendre de Bernard VII d’Armagnac. Deux hommes aussi puissants et ambitieux ne peuvent pas s’entendre longtemps et leur conflit personnel dégénère très vite en véritable guerre. Les « Bourguignons » et les « Armagnacs » s’affrontent donc pendant 25 ans, de 1410 à 1435 !
Le duc de Berry appartient au parti des Armagnacs. Le festin représenté ci-dessus est peut-être celui qu’il a organisé le 1er janvier 1415 pour tenter de réconcilier ses alliés avec leurs ennemis bourguignons dans le cadre de la paix d’Arras qu’ils vont signer le mois suivant. Malheureusement, cette paix se révélera n’être qu’une trêve et les hostilités reprendront très vite.
L’idée de guerre est d’ailleurs présente dans le motif d’arrière-plan de la scène: de grandes tapisseries qui montrent des scènes de la mythique guerre de Troie.

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Le Saturne des Saturnales

Saturne est un dieu romain, sans doute d’origine agraire. Très vite, il a été assimilé à Cronos, le titan grec.

Fils d’Uranus, le Ciel, et de Tellus, la Terre, Saturne règne longtemps sans partage sur tout ce qui vit mais il ne connaît pas pour autant la tranquillité. Une prophétie annonce qu’un de ses enfants le détrônera et le privera de sa divinité. Il faut dire qu’il a lui-même castré son père avec sa faucille avant d’usurper sa royauté.

Pour éviter de subir à son tour ce triste sort, Saturne prend une terrible décision : il dévorera tous les nouveaux-nés de son épouse, Ops. Les petits dieux Neptune, Pluton, Cérès, Junon et Vesta sont ainsi avalés par leur père. Jupiter, le dernier-né, a plus de chance: sa mère décide enfin d’agir et de le sauver. Elle donne une pierre enveloppée de langes à sa place à Saturne. Le dieu n’y voit que du feu et la mange sans poser de question. Devenu adulte, Jupiter réalise effectivement la prophétie. Il devient roi des dieux après avoir obligé son père à régurgiter ses frères et sœurs.

Et après ? Selon les Grecs, Saturne est relégué au Tartare, leur Enfer souterrain. Mais selon les poètes latins, devenu mortel, il part en exil en Italie, dans le Latium. Là, il rejoint Janus, le dieu des commencements qui donnera plus tard son nom au mois de janvier. Ensemble, ils instaurent l’âge d’or parmi les hommes : une époque où l’esclavage n’existe pas, pas plus que la propriété privée ou la violence. C’est en mémoire de cette époque bénie qu’on célèbre les Saturnales à Rome. D’ailleurs, selon la légende, Lavinia, l’épouse italienne d’Énée, le Troyen ancêtre des fondateurs de la ville, serait une lointaine descendante de Saturne.

À Rome, son temple se trouve sur les pentes du Capitole. C’est là qu’on garde le trésor public de la République, toujours en souvenir de l’âge d’or pendant lequel aucun vol n’était commis. Mais on se méfie quand même un peu de Saturne: sa statue est liée de bandelettes qu’on ne dénoue que pendant les Saturnales. Le reste de l’année, mieux vaut que le ténébreux titan reste « otiosus », inactif, comme en sommeil.

Ci-dessus : le forum romain. A gauche, les la colonnade est tout ce qui reste aujourd’hui du temple de Saturne sur le forum romain. Il date de la fin de la royauté ou du début de la République. On le voit ici depuis le « clivus capitolinus », la voie qui monte vers le Capitole.

Saint Nicolas

Quand j’étais petite fille en Lorraine, le 6 décembre était une des journées que j’attendais le plus dans l’année parce que « saint Nicolas », le saint patron des Lorrains, venait à l’école apporter des bonbons aux enfants sages. Le « père Fouettard » se chargeait en théorie des autres. J’étais dans une école publique et laïque mais la tradition était si fortement ancrée à Nancy que personne n’aurait songé à la supprimer à l’époque. Ça aurait juste eu l’air d’une punition.

Qui était saint Nicolas ?

Historiquement, saint Nicolas était l’évêque de Myre, dans le sud de la Turquie actuelle où il est mort vers 345. On sait peu de choses sur lui. Son principal fait d’arme serait d’avoir participé au grand concile (assemblée d’évêques) de Nicée et d’y avoir combattu l’arianisme, une hérésie qui dit que la nature du Christ est d’abord humaine et non totalement divine comme celle de « Dieu le Père ».

Vol de reliques

Après sa mort, ses reliques furent conservées dans l’église de Myre qui prit son nom jusqu’en 1087. Mais, vers cette époque, l’armée byzantine fut vaincue par les troupes musulmane du sultan voisin. Craignant que les restes du saint ne tombent dans des mains « infidèles » plusieurs villes italiennes décidèrent de les mettre en sûreté… c’est-à-dire de les voler et de les ramener en Italie. Les marins de Bari réussirent à gagner Myre plus rapidement que ceux de Venise et à emporter les précieux ossements. Ils se trouvent toujours dans la basilique San Nicola de Bari. Enfin… sauf une phalange qui aurait été volée aux voleurs par un chevalier lorrain qui l’aurait rapportée à Saint-Nicolas-de-Port.

Basilique San Nicola de Bari, © Francesco9062

Les trois petits enfants

Par la suite, saint Nicolas demeura un saint très populaire à la fois pour l’église orthodoxe et l’église catholique. L’hagiographie (le récit de la vie des saints) regorge d’historiettes qui le mettent en scène.
Celle que je préfère est celle du « saint et des trois petits enfants ». Trois jeunes enfants « qui s’en allaient glaner au champ », c’est-à-dire récupérer les épis de blé qui avaient échapper aux moissonneurs, auraient été capturés par un boucher, tués, découpés en morceaux et mis au saloir, un baquet de sel pour que leur viande se conserve mieux. Le saint qui passait par là les aurait ressuscités et aurait puni le méchant boucher. De là, la tradition qui veut que Nicolas gâte chaque année les enfants.

En fait, ce récit résulte de la déformation d’un autre plus ancien. Trois officiers de l’empereur romain Constantin furent accusés à tort de fomenter un complot et condamnés à mort. A la veille de leur mort, ils tournèrent leurs pensées vers le saint et l’empereur vit celui-ci en rêve. Nicolas lui affirma l’innocence des officiers et réclama leur libération sous peinte d’infliger au monarque un terrible châtiment. Bien sûr, Constantin relâcha les hommes et demanda pardon au saint de ses errements. L’histoire fut souvent représentée ensuite sur les objets vendus en souvenir aux pèlerins de Bari. Mais le saint était représenté bien plus grand que les trois officiers et la tour/prison placée à côté d’eux pouvait facilement passer pour un baquet. D’où l’erreur.

Nicolas de Myre et les trois officiers, vers 1485, église Sainte-Marie de Mühlhausen, en Allemagne ©Friedrichsen.

 

Les très riches Heures du duc de Berry : décembre

Voici la représentation du mois de décembre dans le livre liturgique de Jean de Berry, ce grand aristocrate de la fin du Moyen-Âge, fils du roi de France, Jean II le Bon.

Le duc aimaient beaucoup l’architecture. Il fit réparer ou agrandir un grand nombre de châteaux. Dans son fief, il fit reconstruire le palais ducal et bâtir la saint-Chapelle de Bourges sur le modèle de celle de Paris. Il ne faut donc pas s’étonner si de nombreux bâtiments figurent dans son livre d’heures. Ici, pour décembre, on aperçoit le donjon et les tours du château de Vincennes où le duc était né en 1340.

Ils sont à moitié dissimulés par des arbres au feuillage encore quasiment automnal et une scène de curée qui évoque elle aussi plutôt l’automne que l’hiver. Que cette illustration ait été réalisée par les frères Limbourg vers 1410 ou par leur continuateur des années 1440, l’auteur a fait preuve d’originalité. Dans les autres calendriers médiévaux, on représente plus volontiers l’abattage du cochon qui nourrira ses propriétaires pendant la saison morte et annonce la fête et le repas de Noël. La neige, en revanche, est un motif très rare à l’époque. Elle n’est présente que pour le mois de février et… c’est une des toutes premières fois si ce n’est la toute première fois dans une peinture médiévale !

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

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Le violet : de la tristesse au féminisme

Il n’y a pas que les « gilets jaunes » qui défilaient hier : il y avait aussi le mouvement #NousToutes qui protestait contre les violences faites aux femmes. Il a choisi comme couleur le violet et, bien sûr, ce n’est pas un hasard.

A l’origine, pourtant, on en est loin. En Occident, le violet est d’abord la couleur de la tristesse et de la pénitence. Les rois de France portent le deuil en violet et non en noir. De son côté, le clergé catholique porte une tenue liturgique violette pendant toutes les périodes de jeûne comme le Carême, et les confréries de pénitents arborent souvent un manteau violet. Il faut dire qu’au Moyen-Âge, on voyait cette couleur comme un noir atténué, un « subniger » en latin.
Au XIXe siècle, l’idée demeure avec les peintres symbolistes et impressionnistes pour qui le violet exprime entre autres la lumière du soir, la lumière « qui meurt ».

Pourtant, à cette époque, le violet commence à prendre une autre connotation : il est repris par les mouvements suffragettes qui réclament le droit de vote pour les femmes. Mélange du bleu des garçons et du rose des filles, il se veut alors un symbole d’égalité. Après mai 68, cette couleur revint en force toujours dans les mouvements féministes. Elle est toujours présente depuis.

Jusqu’à présent je n’ai parlé sur ce site que d’une autre couleur… le jaune. Pour retrouver le petit article, c’est par ici : le jaune, symbolique d’une couleur

 

Le jaune : symbolique d’une couleur

Le mot « jaune » vient du latin « galbinus » dérivé de « galbus » qui signifie déjà vert clair, jaune.

Dès le Moyen Âge, on différencie en Occident deux types de jaune : celui qui tire vers l’orangé ou le doré d’un côté et celui qui tire vers le vert de l’autre.
Si l’or est souvent utilisé dans les icônes ou les représentations de saints, le jaune éteint a, dès cette époque, une forte connotation négative. Ainsi, Judas, le compagnon du Christ qui le livre à ses bourreaux, est représenté avec une robe jaune. De même Ganelon, le chevalier félon, a une livrée jaune.

Depuis cette idée de trahison est restée collée au jaune : le « jaune », c’est toujours l’ouvrier briseur de grève, qui trahit ses camarades.

A cela s’ajoutent d’autres symboliques tout aussi déplaisantes : le jaune est la couleur des cocus trahis par leurs conjoints, des colériques que la bile jaune de la théorie des humeurs rend agressifs et violents, du rire jaune embarrassé ou honteux, du teint jaune des malades… On a l’embarras du choix !

Et ce ne sont pas les quelques utilisations positives de cette couleur comme le maillot jaune cycliste qui suffisent à la réhabiliter : le jaune reste encore actuellement la couleur la moins appréciée des Français
(cf Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs, Paris, Éditions du Panama, coll. « Points », 2005).

 

Les très riches Heures : novembre

Vous n’espériez pas y échapper, n’est-ce pas ?

Ce mois-ci, les très riches Heures du duc de Berry représentent une scène de glandée. le paysan donne des coups de bâton dans les branches des chênes pour faire tomber les glands et nourrir son troupeau de cochons qui, abattu et salé, le nourrira tout l’hiver.
En général, cette activité est autorisée par le seigneur qui possède le bois de la Saint-Rémi, le 1er octobre, à la Saint-André, le 30 novembre.

Le paysage vallonné qui se trouve à l’arrière-plan est parfois rapproché de celui de la Savoie. Cette illustration n’aurait alors pas été réalisée par les frères Limbourg pour le duc de Berry mais par leur successeur, Jean Colombe, alors au service de Charles 1er de Savoie.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

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un étonnant “homme zodiacal”

Saint Luc

C’est la fête de saint Luc aujourd’hui dans le calendrier catholique. Il a donné son nom à l’Ecole Supérieure des Arts de Bruxelles et à celle de Tournai où beaucoup d’auteurs de Bande Dessinée se sont formés.

Bien sûr, ce n’est pas par hasard. Saint Luc est le patron des artistes, des peintres… Dans Trois Christs, je me suis d’ailleurs amusée à donner son nom au sculpteur qui doit réaliser un bas-relief de la crucifixion à Lirey et qui finit par réaliser le fameux Saint Suaire.

Mais d’où vient ce lien entre le saint et l’Art ?

L’Histoire nous dit très peu de choses du vrai « Luc », le rédacteur de l’Évangile homonyme ainsi que des Actes des Apôtres. Tout juste pense-t-on qu’il a vécu à la fin du 1er siècle après Jésus-Christ et qu’il maîtrisait autant la culture juive que la culture hellénistique.

La tradition chrétienne, largement remise en cause de nos jours, était plus prolixe sur lui : elle faisait de Luc un médecin originaire d’Antioche en Syrie… qui aurait peint plusieurs portraits de la Vierge.

Saint Luc dessinant la Vierge par Rogier van der Weyden, v. 1435–1440, Musée des beaux-arts de Boston, Massachusetts, États-Unis.

Des icônes lui furent même attribuées plus tard, bien qu’elles soient en réalité beaucoup plus récentes. En voici quelques exemples :